En 2024, l’utilisation du vélo comme moyen de transport a poursuivi sa progression, enregistrant "une légère hausse globale" de 2 % par rapport à 2023, selon les chiffres dévoilés par l’association Vélos & Territoires. Si cette tendance confirme l’intérêt pour les mobilités douces, elle contraste pourtant avec le net recul observé du côté des vélos à assistance électrique (VAE). Les ventes de ces derniers ont chuté de 16 % sur la même période.
Une baisse qui peut s’expliquer par plusieurs freins identifiés chez les consommateurs. L’autonomie limitée des batteries, les durées de recharge souvent longues ou encore les risques liés à la sécurité - en cas de mauvaise manipulation - figurent parmi les principales réticences exprimées par les acheteurs.
Le vélo Pi POP utilise le principe de la dynamo pour transformer le mouvement en électricité, qu’on vient stocker dans les supercondensateurs.
Une alternative sans batterie
C’est dans ce contexte que l’entreprise française Pi POP a choisi de proposer une solution radicalement différente : un vélo électrique… sans batterie. À la place, la marque mise sur une technologie moins répandue mais prometteuse : les supercondensateurs.
"Un supercondensateur, c’est un enroulement d’électrodes. Chaque électrode est composée d’une feuille d’aluminium recouverte de carbone, séparée par des feuilles de cellulose. Le vélo Pi POP utilise le principe de la dynamo pour transformer le mouvement en électricité, qu’on vient stocker dans les supercondensateurs", explique Adrien Lelièvre, fondateur de Pi POP, dans une interview accordée à Explore Média.
Plus concrètement, le fonctionnement repose sur un moteur intégré à la roue arrière. Celui-ci joue à la fois le rôle d’assistance électrique et de générateur. L’énergie produite lors du pédalage, du freinage ou dans les descentes est ainsi récupérée, puis utilisée pour aider l’utilisateur dans les phases les plus exigeantes, comme les démarrages ou les montées.
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Une conception pensée pour durer
Mais le recours aux supercondensateurs ne répond pas seulement à des contraintes techniques liées à l’usage. Il s’inscrit aussi dans une logique de sobriété matérielle. Contrairement aux batteries lithium-ion, dont l’extraction des matériaux et le recyclage posent de nombreuses questions, les composants utilisés par l’entreprise française reposent sur des éléments plus accessibles, comme le carbone ou l’aluminium, et affichent une durée de vie bien supérieure.
Selon l’entreprise, ces supercondensateurs seraient capables de fonctionner pendant 15 ans sans nécessiter de remplacement. En supprimant les cycles de recharge réguliers et les besoins de maintenance associés aux batteries classiques, le dispositif limite l’usure prématurée du vélo et réduit son impact environnemental.
Caractéristiques et conditions d’achat
Le modèle actuellement commercialisé, le Pi POP de troisième génération, est proposé à partir de 2 690 euros et peut bénéficier des aides publiques à l’achat. Côté performances, le vélo embarque un moteur de 250 watts, intégré à la roue arrière, permettant d’atteindre la vitesse maximale autorisée de 25 km/h. Un capteur de couple ajuste l’assistance électrique en fonction de la pression exercée sur les pédales, ce qui permet d’adapter l’effort fourni sans à-coups.