Le nouveau syndicat écologique compte déjà plusieurs syndicats constitués dans différents secteurs d'activités professionnelles.
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Social

Le "Printemps écologique", un "écosyndicat" dans un paysage syndical de plus en plus vert

Le "Printemps écologique", "premier écosyndicat de l'histoire", tient son congrès fondateur dimanche, avec l'ambition de rompre avec le "productivisme" qui continue selon lui de traverser le monde syndical, même si celui-ci a entamé sa révolution verte.

Depuis le mois de mai, huit syndicats sont nés sous la bannière du Printemps écologique, dans l'informatique, les médias, la fonction publique d'Etat ou encore la métallurgie-sidérurgie. En octobre, un appel a été lancé, pour porter la "révolution écologique et sociale à l'intérieur des entreprises", signé par une soixantaine d'organisations non gouvernementales, dont France nature environnement.

"Ce dimanche a lieu la naissance de l'union syndicale" rassemblant ces fédérations, avec l'approbation d'une charte fédérale, d'une gouvernance, d'un système de cotisation, explique à l'AFP Maxime Blondeau, fondateur et porte-parole. Pourquoi lancer une nouvelle organisation, dans un paysage syndical français déjà très fragmenté ? "Tout simplement parce qu'on veut faire les choses différemment et qu'on veut toucher un public différent", répond l'enseignant de 35 ans.

L'écosyndicat entend "remettre en cause de manière très ouverte le productivisme", dont "tous (les syndicats historiques) se revendiquent" selon lui. Il veut aussi parler de "décroissance sélective", alors que "de nombreux travailleurs vont devoir changer de boulot". Il souhaite sortir de l'affrontement entre ouvriers et patrons, et inviter la société civile à la table des négociations en entreprise.

Dix mois après son lancement, le Printemps reste embryonnaire, revendiquant 300 adhérents, 4.000 sympathisants, "plusieurs dizaines d'élus en candidat libre". "Ca va décoller quand on va pouvoir s'engager dans les entreprises", espère M. Blondeau, rappelant que depuis 2008 les syndicats doivent avoir deux ans d'ancienneté pour pouvoir présenter des candidats au premier tour des élections dans les entreprises.

Adrien Gaillard, ingénieur cybersécurité âgé de 30 ans, a adhéré en début d'année. Secrétaire du comité social et économique (CSE) de son entreprise, il projette diverses actions: création d'une commission environnement, formations en interne sur la question climatique, lancement d'un bilan carbone de l'entreprise, orientation des fonds du plan d'épargne des salariés vers une "banque écolo"... "Cela intéresse beaucoup les 25-35 ans", dont plusieurs ont adhéré à l'écosyndicat dans son sillage, s'enthousiasme-t-il.

"Education populaire"

Sans surprise, les ONG ont applaudi la naissance de ce nouveau syndicat. Président de la FNE, Arnaud Schwartz salue une initiative "intéressante et originale", qui va permettre - espère-t-il - de "faire de l'éducation populaire, d'élever le niveau de connaissance" des salariés et du patronat sur les questions environnementales. "Qu'un syndicat mette l'écologie au coeur-même de son projet, c'est plutôt une chouette initiative. Et c'est encore mieux si cela permet aux autres syndicats de renforcer leurs messages là-dessus", abonde Jean-François Julliard de Greenpeace.

Si la CFDT et Solidaires se sont emparés d'assez longue date de ces questions, la CGT a commencé seulement récemment sa "révolution", et FO reste en retrait, dépeint M. Julliard à grands traits. La CFDT et la CGT mettent en avant leurs efforts dans le domaine, particulièrement depuis les marches climat de 2018, et les manifestations des "gilets jaunes", qui ont imposé dans le débat public l'idée de concilier impératifs sociaux et écologiques, autour du slogan "Fin du monde, fin de mois, même combat".

"C'est peu de dire que la CFDT sur la question écologique est très active, y compris dans le cadre de l'alliance qu'on a créé avec le Pacte du pouvoir de vivre", en mars 2019, souligne son secrétaire général, Laurent Berger. "Les adhérents de ce syndicat (...), il faut qu'ils rejoignent la CFDT", dit-il à l'intention des militants du Printemps écologique.

"C'est intéressant de faire un travail plutôt dans les organisations existantes, dans un paysage qui est déjà assez émietté en France", lui fait écho Marie Buisson, membre de la commission exécutive de la CGT. La CGT a créé récemment avec Greenpeace et d'autres le collectif "Plus jamais ça". L'occasion d'images inédites, telle celle des ouvriers de la raffinerie Total de Grandpuits manifestant au côté de militants écolos début février.

Avec AFP.

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