Un ancien McDonald's de Marseille a été transformé en un projet social mêlant banque alimentaire, lieu de formation et d'insertion professionnelle.
©NICOLAS TUCAT / AFP
Social

Marseille : lancement d'un fast-food social dans un ancien McDonald's

C'est "l'après M" proclame la nouvelle enseigne sur le toit d'un ex-McDonald's d'un quartier paupérisé du nord de Marseille : les initiateurs d'un nouveau fast-food social ont lancé symboliquement samedi leur projet de restaurant solidaire avec le soutien de l'ancien député européen José Bové.

A l'arrêt depuis sa liquidation judiciaire en décembre 2019, le McDonald's de Saint-Barthélémy, réquisitionné par d'anciens salariés avec le soutien d'habitants et d'associations, est devenu le centre d'un projet social mêlant banque alimentaire, lieu de formation et d'insertion professionnelle dans un arrondissement, le 14e, où le taux de pauvreté dépasse les 40%.

Soutien de 54 associations

Ses animateurs qui revendiquent le soutien de 54 associations, indiquent avoir notamment distribué durant le confinement des dizaines de milliers de colis alimentaires et des kits d'hygiène, sans aucune aide publique.

Samedi, des premiers menus de hamburgers bio ou vegan, imaginés par des restaurateurs locaux, ont été offerts aux habitants du quartier, accueillis par une fanfare, mais aussi par quelques politiques, candidats Europe Ecologie Les Verts (EELV) ou La France insoumise (LFI) aux régionales, ainsi qu'à l'ancien leader paysan José Bové.

Ce lieu est devenu un symbole", a lancé devant la presse l'ex-eurodéputé écologiste amusé de voir "un symbole de la malbouffe se transformer en un lieu de solidarité".

Ce projet "dépasse ce quartier ou Marseille car si c'est possible ici, ce sera possible partout", a-t-il ajouté. Il a suggéré à "McDonald's France de céder son local pour un euro symbolique à l'association ou à la ville de Marseille" afin de faciliter ce projet de fast-food social.

"Qu'est-ce que cela représente ? Je sais comment c'est construit, j'en ai démonté un", s'est-il amusé, en référence au célèbre démontage du McDonald's de Millau (Aveyron) en 1999, auquel il avait pris part pour dénoncer une mondialisation débridée et la "malbouffe".

Fathi Bouaroua, président de l'association "Après McDo", s'est inquiété d'une éventuelle vente du local par McDonald's France.

Nous sommes en danger, il y a urgence pour nous", a-t-il expliqué appelant des élus de tous bords à venir sur place les soutenir. "On attend notre maire et tous les députés", a-t-il lancé soulignant toutefois que certains comme Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Said Ahamada (LREM) sont déjà venus.

"Nous sommes en contact avec la ville à qui nous avons demandé de nous permettre de rencontrer McDonald's", a-t-il précisé.

"On ne veut pas faire de ce lieu un symbole politique mais un symbole humain. On cherche avant tout à combattre la misère", a expliqué Kamel Guemari, ex-salarié et syndicaliste du McDo de Saint-Barthélémy.

L'association entend disparaitre au profit d'une Scic, une société coopérative d'intérêt collectif, dans laquelle salariés et ex-salariés, habitants du quartier, pouvoir public et financeurs seraient représentés.

Avec AFP.

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