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Santé

En Loire-Atlantique, des distributeurs gratuits de protections menstruelles vont être mis en place dans les collèges

Pour briser le tabou des règles à l'école et lutter contre la "précarité menstruelle", plusieurs collèges et lycées se sont récemment équipés de distributeurs de protections périodiques gratuits, une initiative qui mériterait d'être généralisée selon différents acteurs de terrain.

L'annonce a été faite cette semaine : en septembre prochain, le département de Loire-Atlantique va lancer dans six collèges "pilotes" une mise à disposition gratuite de protections féminines jetables et bio, en installant des distributeurs dans les toilettes ou à l'infirmerie. Des kits "premières règles" seront remis aux collégiennes en classe de Sixième et des actions de sensibilisation sur les menstruations seront organisées, pour les filles et les garçons.

"Nous espérons lever ainsi le tabou des règles et lutter contre la précarité menstruelle puisqu'on sait qu'une femme sur dix ne change pas assez souvent de protection" par manque de moyens, explique Marie-Paule Gaillochet, conseillère départementale à l'égalité des droits. Une généralisation dans le département est prévue à la rentrée 2021.

Pour la FCPE, première fédération de parents d'élèves, il faut reproduire l'initiative sur tout le territoire. Dimanche, à l'occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, elle lance une campagne intitulée "T'as tes règles, et alors ?". La fédération demande que dans tous les établissements scolaires, l'accès aux toilettes soit possible pendant les cours et que des protections y soient accessibles gratuitement, à toute heure de la journée.

"La question des règles est très fréquemment évoquée par les parents, de nombreuses jeunes filles tombent malades parce qu'elles n'ont pas les moyens d'acheter des serviettes ou tampons", explique Rodrigo Arenas, co-président de la FCPE. L'an dernier, Rebecca Amsellem, fondatrice des Glorieuses, une newsletter féministe, avait adressé une pétition au ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, réclamant des protections hygiéniques gratuites bio dans tous les collèges et lycées, comme c'est le cas en Ecosse depuis 2018. "Nous avons lancé cette pétition après avoir notamment constaté que certaines jeunes filles séchaient l'école à cause de leurs règles", rappelle-t-elle.

"Enjeux d'égalité"

Depuis, plusieurs rapports parlementaires se sont emparés du sujet. Le gouvernement a annoncé de son côté qu'il lancerait cette année à titre expérimental la distribution de protections périodiques gratuites à des femmes en situation de précarité. À Paris, la mairie du Xe fait figure de pionnière. La maire socialiste Alexandra Cordebard a récemment fait équiper les cinq collèges publics de l'arrondissement de distributeurs gratuits de serviettes et tampons bio.

"Les premières règles sont souvent vécues de manière inconfortable voire traumatique", souligne-t-elle. "Quand on sait que de nombreux établissement scolaires n'ont même pas de poubelles dans leurs toilettes, il faut changer cela", dit-elle. Au collège Louise-Michel, équipé de trois distributeurs depuis janvier, les élèves saluent l'initiative : "Avant, en cas de besoin, on pouvait demander une protection à l'infirmerie mais ce n'était pas toujours ouvert", souligne ainsi Alice, en Troisième. "C'est très pratique, car on n'en a pas toujours sur soi", renchérit sa camarade, Noah.

"J'avais trois à cinq demandes de serviettes par jour, maintenant c'est terminé, les élèves sont autonomes", se réjouit l'infirmière scolaire du collège. Grâce à cette initiative, on répond, selon elle, à la fois "à des problèmes d'absentéisme et à des enjeux d'égalité".La maire de Paris Anne Hidalgo a fait figurer dans son programme l'idée d'équiper les autres collèges de la ville.

Et l'idée semble faire des émules. Depuis quelques semaines, Gaële Le Noane, entrepreneuse bretonne qui commercialise ces distributeurs de tampons et serviettes hygiéniques bio et dégradables, croule sous les demandes. La fac de Rennes 2 a été sa première cliente. Puis d'autres universités ont suivi, ainsi que des collèges et lycées. "Il semble y avoir une prise de conscience des pouvoirs publics de cet enjeu majeur pour la santé des femmes", se réjouit-elle.

Avec AFP.

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