©Ari Wid/Shutterstock
Santé

Décès liés à la pollution de l’air, déclin de la biodiversité et élections brésiliennes, ce qu’il ne fallait pas manquer cette semaine

Au programme de l'actualité durable cette semaine : un nouveau rapport alarmant sur la disparition des animaux sauvages depuis 40 ans, le nombre dramatique de décès liés à la pollution de l'air et l'ombre des élections brésiliennes sur le climat. 

Les études sur l'état de la biodiversité à l'échelle planétaire se suivent et... empirent. Selon l'édition 2018 du rapport Planète Vivante du Fonds mondial pour la nature (WWF) publié cette semaine, 60 % des populations d'animaux vertébrés sauvages ont disparu au cours des quarante dernières années, principalement en Amérique du Sud et en Amérique centrale, importants réservoirs de la biodiversité mondiale, en raison principalement de la surexploitation et l’agriculture, "toutes deux étant le résultat de notre consommation effrénée". 

Comment juguler ce déclin qui semble inexorable et dont la poursuite aurait des conséquences plus que dramatiques pour nos sociétés ? En sortant du statut quo et en prenant dès maintenant les mesures qui s'imposent -à commencer par la transformation des systèmes agricoles-, urge le WWF,  qui appelle à fixer dès 2020 un cadre international ambitieux pour la préservation de la nature. 

"Les systèmes naturels et les cycles biochimiques que génère la diversité biologique permettent un fonctionnement stable de l’atmosphère, des océans, des forêts, des paysages et des cours d’eau. Ils sont, tout simplement, une condition préalable à l’existence de notre société humaine moderne et prospère et à la poursuite de son épanouissement", rappelle l'organisation. 

Espaces sauvages et élections brésiliennes

Dans le même esprit, un article publié mercredi dans la revue Nature pointe de son côté la disparition progressive des zones sauvages à travers le globe, c'est-à-dire préservées de l'expansion et de l'activité humaine, qui ne réprésentent plus aujourd'hui que 23 % des terres émergées, contre 85 % il y a encore un siècle. Pire, ce chiffre tombe à 13 % lorsque l'on parle des océans. Ses auteurs, des chercheurs de l’université du Queensland et de la Wildlife Conservation Society, appellent notamment à durcir la législation en vue de protéger ces espaces, qui abritent notamment de nombreuses espèces sensibles. Ces contrées sont principalement concentrées dans cinq pays : la Russie, le Canada, l’Australie avec son désert, les Etats-Unis et ... le Brésil, dont les habitants étaient appelés aux urnes cette semaine.

Hasard du calendrier, le plus grand Etat d'Amérique du sud a élu son nouveau président, en la personne de Jair Bolsonaro, dont l'accession au pouvoir fait craindre une politique mettant de côté les impératifs liés à la protection de l'environnement. Si le nouveau chef d'Etat a fait savoir jeudi qu'il pourrait revenir sur l'idée de fusionner les ministères de l'Agriculture et de l'Environnement, qui avait provoqué l'ire des organisations écologistes, les positions de l'homme, connu pour ses liens avec le lobby de l'agro-business continuent à alimenter les inquiétudes. 

"Le Brésil est le pays qui protège le mieux l'environnement. Nous avons l'intention de protéger l'environnement, mais sans que cela entrave le progrès", a notamment déclaré l'élu, qui a déjà évoqué la possibilité du retrait du pays de l'accord de Paris sur le climat, et dont le programme ne laisse que peu de place à la question amazonienne

La Chine a pour sa part annoncé lundi 30 octobre la reprise des ventes de produits provenant du tigre et du rhinocéros à des fins scientifiques, artistiques ou médicales, dans des volumes toutefois "strictement contrôlés".

Pollution de l'air

Les animaux ne sont pas les seules victimes de l'activité humaine. Dans un rapport publié lundi 29 octobre, l'organisation mondiale de la santé chiffre à 600 000 le nombre d'enfants décédés en 2016 des suites d’infections respiratoires dues à la qualité de l’air.

De son côté, l’agence européenne pour l’environnement (AEE) estime que la pollution de l’air a été à l'origine de 422 000 décès prématurés en 2015, dont 391 000 dans les 28 pays membres de l’Union Européenne. Une pollution provoquée en particulier par les secteurs des transports, de l’agriculture et de l’industrie, importants émetteurs de particules nocives pour la santé. Point positif cependant, ce chiffre est en baisse de plus de 50 % depuis 1990 et notamment en France, où le ministère de la Transition écologique et solidaire évoque une "amélioration globale de la qualité de l’air" depuis 2000.