"L'air toxique que des milliards de personnes respirent chaque jour est le nouveau tabac", estime le directeur de l'Organisation Mondiale de la Santé Tedros Adhanom Ghebreyesus. "Riche ou pauvre, personne ne peut échapper à la pollution de l'air", confiait-il également au Guardian le 27 octobre dernier, regrettant que soit "passée sous silence" cette "urgence de santé publique". Si, bonne nouvelle malgré tout, le ministère de la Transition écologique et solidaire fait état d'une "amélioration globale de la qualité de l'air" depuis 2000 en France, l'Hexagone fait partie des 24 pays européens qui dépassent les normes réglementaires de qualité de l'air "pour au moins un polluant". 60 associations dont Les Amis de la Terre, Greenpeace, France Nature Environnement attaquent d'ailleurs la France pour non respect des normes européennes. Dans ce contexte, comment minimiser son exposition à la pollution ?
1. Limiter la pollution chez soi
Primo, en la limitant d'abord dans son logement et au bureau, sachant que l'on passe en moyenne 80 % de notre temps dans un espace clos ou mi-clos, où l'air est souvent bien plus pollué qu'à l'extérieur. Certaines de nos actions pèsent lourd sur cette pollution : faire du ménage, mettre du parfum, utiliser de l'insecticide, faire des travaux ou de la peinture, fumer chez soi... Des activités durant lesquelles mieux vaut systématiquement ouvrir ses fenêtres. On aère d'ailleurs au moins 10 minutes par jour son intérieur, à toute saison. Il est important également de vérifier le bon fonctionnement de sa VMC (ventilation mécanique contrôlée), en faisant réaliser son entretien tous les trois ans par un spécialiste, et de nettoyer régulièrement sa partie amovible.
Côté humidité, on évite de faire sécher son linge à l'intérieur et si on ne peut pas faire autrement, on aère encore une fois son logement. On pense aussi à limiter l'utilisation de produits ménagers : on favorise les produits naturels pour faire le ménage. Selon l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur, mieux vaut privilégier un nettoyage humide qu’un balayage simple, qui remet en suspension la poussière. D'autres produits à limiter voire à bannir chez soi : les parfums d’ambiance, les désodorisants chimiques, les bougies, l'encens et la cigarette. Lorsque l'on fait des travaux, on opte pour des produits portant l’Ecolabel Européen. Les appareils de combustion (chaudière, conduits de fumée) sont à vérifier régulièrement et il ne faut pas utiliser de manière continue des appareils de chauffage mobiles d'appoint à gaz ou à pétrole.
2. Préférer les transports doux
Mieux vaut éviter de prendre sa voiture dès que l'on peut, pour ne pas contribuer davantage à la pollution ambiante. Mais également parce que l'air que l'on respire au sein même de son habitacle peut s'avérer être particulièrement pollué, notamment pendant les embouteillages. Transports en commun, vélo, marche à pied sont à privilégier. Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) "sur un même parcours, les niveaux de polluants auxquels sont exposés les cyclistes sont près d'un tiers moins élevés que dans l'habitacle d'un véhicule".
3. Préserver sa peau
Des rougeurs et de l'eczéma sur le visage ? Les raisons peuvent être multiples. Quoiqu'il en soit, les particules fines sont notamment susceptibles d'agresser notre épiderme. "Sur le long terme, la pollution déclenche toute une cascade de réactions qui provoquent des irritations cutanées", précise à ce sujet à L'Express Marie-Hélène Lair, Directrice de la communication scientifique pour Clarins. Il faut avant toute chose penser à bien la nettoyer et la démaquiller chaque jour et à réaliser un gommage doux une fois par semaine, note Santé Magazine. Et surtout demander l'avis d'un dermatologue.
4. Privilégier la consommation d'antioxydants
Selon une étude publiée dans l'American Journal of Respiratory and Critical Medicine et relayée par Top Santé, une alimentation riche en antioxydants, qui permet de lutter contre les effets néfastes des radicaux libres, réduirait les effets de la pollution sur le corps. Une bonne raison de ne pas se priver de canneberges, de myrtilles, de mûres, de baies de Goji, de grenade, de framboises, de fraises, de pommes ou de noix de pécan...
5. Faire du sport loin des axes routiers, aux bonnes heures
En juin dernier, Greenpeace s'inquiétait des risques liés à la pratique sportive dans un environnement pollué (notamment aux abords de terrains de sports situés à Paris, Lyon ou encore Marseille). Selon les conseils prodigués par Gilles Dixsaut, médecin généraliste et président de la Fondation du souffle à ID, avant de faire du sport en ville, mieux vaut consulter la qualité de l'air, par exemple sur la plateforme Atmo France, éviter les grands axes et privilégier les parcs ou les bois en périphérie, faire du sport entre 4 et 8 heures du matin ou après 21h, et respirer davantage par le nez, "un bon filtre à particules", que par la bouche durant l'effort. Ce dernier estime également que les masques anti-pollution ne diminuent pas l'exposition à des polluants non particulaires. Pour plus de conseils, relire notre article ici.