C'est l'une des mesures phares de l'alliance des principales forces de gauche: augmenter le Smic, actuellement de près de 1.400 euros net par mois, à 1.600 euros net, soit 100 euros de plus que ce que proposait le programme de la Nupes en 2022.
Le programme prévoit également une hausse de 10% du point d'indice des fonctionnaires. L'alliance s'engage aussi, dans l'immédiat, à "bloquer les prix des biens de première nécessité dans l'alimentation, l'énergie et les carburants par décret" avant une "grande loi pour le pouvoir d'achat" et, notamment, l'indexation des salaires sur l'inflation.
Elle compte réduire les factures d'énergie, moteur de l'inflation depuis 2021, en revenant sur la hausse de la taxe gouvernementale qui a conduit à une augmentation de 10% de la facture d'électricité en février. Elle propose en outre d'annuler la hausse programmée du prix du gaz au 1er juillet.
Taxation des plus riches
Le Nouveau Front populaire affiche sa volonté d'"abolir les privilèges des milliardaires". Il promet, comme l'avait fait la Nupes, de "rétablir un impôt de solidarité sur la fortune (ISF)", supprimé en 2018, "renforcé avec un volet climatique" - le tout via un projet de loi de finances rectificative dès "le 4 août".
L'union de la gauche prévoit aussi de "rétablir l'exit tax", une mesure de lutte contre l'exil fiscal des contribuables; de supprimer la "flat tax", un taux de prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital; et, au niveau européen, de "taxer les plus riches" et "généraliser la taxation des superprofits". Elle envisage également de réformer l'impôt sur l'héritage en instaurant "un héritage maximum".
Le programme propose une "taxation renforcée des transactions financières" et de "soumettre à cotisation (pour les retraites) les dividendes, la participation, l'épargne salariale, les rachats d'action, les heures supplémentaires", en plus de "créer une surcotisation sur les hauts salaires".
Environnement et climat
L'alliance de gauche compte mettre en place un plan climat visant la neutralité carbone en 2050. Elle promet des moratoires sur "les grands projets d'infrastructures autoroutières" et les "méga-bassines" et s'engage à oeuvrer pour "renforcer la structuration de filières françaises et européennes de production d'énergies renouvelables (de la fabrication à la production)".
Elle veut également la "reconnaissance du crime d'écocide" et soutient la création d'un "tribunal international de justice climatique et environnementale". Le programme ne mentionne en revanche pas le nucléaire, sujet historiquement clivant, qui ne fait pas l'objet d'un accord au sein de l'alliance pour l'instant.
L'alliance veut aussi "augmenter les réserves des banques pour faire face aux risques climatiques" et réduire à zéro le "financement des banques pour les énergies fossiles", en "commençant par les nouveaux projets".
Industrie
Le Nouveau Front populaire veut "engager un plan de reconstruction industrielle pour mettre fin à la dépendance de la France et de l'Europe dans les domaines stratégiques" dans des domaines comme les super-conducteurs, les médicaments ou les voitures électriques. Il veut instaurer un "diagnostic préalable des ressources naturelles avant implantation industrielle".
Règles budgétaires européennes
L'alliance de gauche compte "refuser le pacte de stabilité budgétaire", qui impose un déficit public sous les 3% de PIB, une dette sous les 60%, ainsi que des trajectoires de retour à l'équilibre pour les Etats qui ont dépassé ces limites.
Pour aller plus loin : "Ecologie : gagner plus, dépenser moins”.
Elle veut aussi "mettre fin aux traités de libre-échange" (le Ceta, entre l'Union européenne et le Canada, et l'accord UE-Mercosur), réformer la politique agricole commune (PAC) et "instaurer un protectionnisme écologique et social aux frontières de l'Europe".
Vie des entreprises
Le Nouveau Front populaire veut subordonner "les aides aux entreprises au respect de critères environnementaux, sociaux et de lutte contre les discriminations" et "réserver au moins un tiers des sièges dans les Conseils d'administration" aux salariés, dont le "doit d'intervention" sera "élargi".
"Encadrer la sous-traitance, garantir la responsabilité du donneur d'ordre et mettre en place des quotas de sous-traitants issus du tissu de TPE-PME et de l'artisanat local", fait également partie des propositions.
Avec AFP.