Jean-Luc Mélenchon à Saint-Denis le 10 février 2022.
©THOMAS COEX/AFP
Politique

Le programme écolo de Jean-Luc Mélenchon

Climat, biodiversité, énergie... quelles sont les mesures écologiques portées par le candidat ? ID a fait le tour de son programme à l’approche du premier tour de l’élection présidentielle de 2022. 

Après les hologrammes en 2017, place à un meeting olfactif en 2022. Pour son entrée en campagne, Jean-Luc Mélenchon maîtrise l’art de la communication, aussi bien sur les plateaux TV que sur TikTok. Le candidat de la France Insoumise est, selon les sondages, l’un des mieux placés à gauche dans la course à l’Elysée.

A 70 ans, celui qui, durant sa carrière politique, a multiplié les casquettes de conseiller municipal, sénateur, ou encore député européen, compte bien peser dans les urnes. Sur le terrain de l’écologie, il entend interdire les fermes usines, et défend par ailleurs l’ISF climatique. A quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, ID détaille les autres mesures dévoilées dans son programme : “L’Avenir en commun”. 

Climat 

- Inscrire dans la Constitution le principe de la "règle verte", selon laquelle on ne prélève pas davantage à la nature que ce qu’elle est en état de donner. 

- Fixer pour objectif une baisse de 65% des émissions en 2030 (au lieu de 40 % actuellement) et rendre public un bilan annuel. 

- Obliger les entreprises à mettre en œuvre une comptabilité carbone pour les émissions directes et indirectes certifiées par un organisme public agréé. 

- Créer une Agence pour les relocalisations dépendant d’un Conseil à la planification écologique, chargée de recenser les secteurs industriels indispensables à la bifurcation écologique, et d’établir un plan de relocalisation pour chaque filière ou production stratégique identifiée. 

- Lancer un plan massif de 200 milliards d’euros d’investissements écologiquement et socialement utiles. 

- Faire des Outre-mer des territoires pilotes de la planification écologique et des circuits courts : autonomie énergétique et 100% renouvelable, autosuffisance alimentaire, politique maritime, protection de la biodiversité. 

Transport 

- Garantir une distance maximale (de quinze à trente minutes, en voiture ou en transport collectif) entre tout lieu d’habitation et les services publics essentiels (école, gare, hôpital, bureau de poste). 

- Créer un pôle public des transports et de la mobilité. 

- Renationaliser la SNCF et refuser la mise en concurrence des lignes de transport. 

- Refuser la suppression des lignes ferroviaires du quotidien et en rouvrir, augmenter le nombre de trains et garantir des tarifs accessibles. 

- Développer les transports publics à la demande hors des zones denses de transport public. 

- Supprimer les lignes aériennes quand l’alternative en train est inférieure à quatre heures. 

- Repenser la mobilité individuelle en développant les usages partagés de la voiture et les mobilités douces (comme le vélo). 

- Adopter un plan de développement du ferroutage et de report modal (cabotage maritime, fluvial et dirigeable). 

- Renationaliser les autoroutes, en revenant sur les hausses de prix passées, ainsi que les aéroports stratégiques. 

 Energie

- Planifier le passage à 100% d’énergies renouvelables avec un double mot d’ordre : sobriété et efficacité énergétique. 

- Sortir des énergies carbonées : arrêter les subventions aux énergies fossiles, y compris à l’étranger. 

- Sortir du nucléaire : abandonner les projets d’EPR (Réacteur pressurisé européen), planifier le démantèlement, la réhabilitation et la reconversion des sites nucléaires et de l’ensemble de leur bassin de vie. 

- Renationaliser EDF et Engie. 

- Annuler les hausses du tarif du gaz depuis 2017. 

- Refaire l’isolation d’au moins 700 000 logements par an. 

- Privilégier les rénovations complètes et interdire la location des passoires thermiques

- cibler les aides à la rénovation en fonction des revenus des ménages. 

- Réduire l’impact écologique des travaux : développer l’écoconstruction avec des matériaux bioclimatiques (bois/terre/paille). 

- Mettre en place une convention collective unique pour les travailleurs du nucléaire et arrêter l’utilisation massive de la sous-traitance, tout en garantissant leur reconversion au fur et à mesure des fermetures de centrales. 

 Déchets

- Abolir l’obsolescence programmée et allonger les durées de garantie légale des produits 

- Interdire immédiatement les plastiques à usage unique. 

- Rendre le recyclage, le compostage ou l’incinération obligatoire.  

- Créer un service public de la réparation et du réemploi, avec la mise en place de formations pour certains métiers (notamment électricité, électronique, bâtiment, textile). 

- Rendre la collecte séparée des déchets organiques effective et obligatoire à l’horizon 2025. 

- Rendre obligatoire l’écoconception des produits afin de limiter l’utilisation de ressources non renouvelables. 

- Généraliser au plus vite l’indice de durabilité des produits (possibilité d’être réparé, durée de vie, etc.). 

- Faire reculer la publicité dans l’espace public. 

- Interdire la publicité des produits et services les plus émetteurs de gaz à effet de serre sur tous les supports publicitaires. 

- Créer un réseau national de déchèteries/recyclage. 

Agriculture

- Instaurer une agriculture relocalisée, diversifiée et écologique et créer 300 000 emplois agricoles

- Garantir des prix rémunérateurs aux producteurs par des prix planchers pour les agriculteurs, interdire les ventes à perte et mettre en place une caisse de défaisance pour reprendre les dettes agricoles des convertis au 100% bio. 

- Refondre la PAC (politique agricole commune) et orienter les aides publiques agricoles pour favoriser la production écologiquement soutenable, l’intensité en main d'œuvre des exploitations et le développement des protéines végétales. 

- Lutter contre l’artificialisation des sols pour empêcher la disparition de surfaces agricoles utiles. 

- Planifier la réduction progressive des doses d’engrais et de pesticides, interdire immédiatement les plus dangereux (glyphosate, néonicotinoïdes). 

- Instaurer un protectionnisme écologique en fonction des conditions de production et de rémunération du travail agricole. 

Alimentation

- Créer un ministère de la Production alimentaire 

- Développer les circuits courts pour réduire la circulation des marchandises et l’utilisation d’emballages. 

- Interdire d'urgence les additifs les plus controversés, limiter la liste des additifs autorisés à ceux admis dans l’agriculture biologique. 

- Fixer des taux maximaux de sel, de sucre et d’acide gras saturés dans les aliments transformés et garantir l’application de la loi y compris dans les Outre-mer. 

- Rendre le nutri-score obligatoire pour en finir avec la désinformation de la grande distribution. 

- Interdire la publicité alimentaire sur tous les supports (radio, audiovisuel, électronique) à destination des enfants et adolescents. 

- Créer une heure hebdomadaire d’éducation à la nutrition de la maternelle au collège. 

- Expérimenter une garantie universelle d’accès à des aliments choisis comme premier jalon d’une “sécurité sociale et de l’alimentation”. 

- Garantir en permanence l’accès à cinq fruits et légumes de saison à prix bloqués. 

- Porter l’alimentation dans la restauration collective à 100% biologique et locale, réduire la part des protéines carnées au profit des protéines végétales et y imposer une option végétarienne quotidienne.  

- À l’échelle globale : refuser les organismes génétiquement modifiés (OGM).

Pollution

- Aider les victimes des pollutions et les lanceurs d’alerte sur la base d’un fonds abondé par les consommations polluantes 

- Redonner à l’État et aux collectivités locales les moyens humains et financiers pour appliquer le triptyque "surveiller, contrôler, sanctionner" et réguler face au libre marché. 

- Établir un plan d’urgence pour la dépollution rapide des régions durablement polluées en France, dont en priorité la Guadeloupe et la Martinique victimes du chlordécone. 

- Planifier la reconversion des travailleurs vers des secteurs d’activité utiles (énergie, assainissement et gestion des déchets). 

Ressources

- Inscrire l’eau comme bien commun et la protection de l’ensemble de son cycle, y compris les nappes phréatiques, dans la Constitution. 

- Atteindre durant le mandat le très bon état écologique et chimique de tous les cours d’eau (fleuves, rivières, ruisseaux) et réserves souterraines. 

- Forêt : Interdire les coupes rases sauf en cas d’impasse sanitaire avérée. 

Bien-être animal

- Limiter les temps de transport des animaux vivants 

- Interdire les pratiques cruelles : poules et lapins en batterie, broyage des poussins, ablation de la queue, etc. 

- Interdire tous les élevages de production de fourrure, immédiatement pour les élevages de visons. 

- Déterminer de nouvelles normes pour améliorer les conditions d’élevage : accès à l’air libre, pâturage, densité, surface minimale. 

- Orienter la recherche vers des méthodes substitutives et éthiques qui permettraient de ne plus expérimenter sur les animaux. 

- Interdire les pratiques de chasse et de "loisirs" cruelles pour les animaux (chasse à courre, combats de coqs, déterrage, spectacles incluant des animaux sauvages, etc.) 

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