Le géant énergéticien français Engie a relevé ses prévisions 2024.
ERIC PIERMONT/AFP
Politique

Gaz de schiste américain : sous la pression, Engie renonce à un gros contrat

Sous la pression des ONG de défense environnementale mais aussi de l'Etat français, Engie a renoncé hier à un contrat estimé à 6,9 milliards de dollars. Celui-ci portait sur un projet controversé d'importation de gaz américain. 

Ce mardi 3 novembre, le fournisseur d'électricité français Engie a annoncé renoncer à un important contrat d'importation de gaz américain. Le projet était largement contesté par les défenseurs de l'environnement mais aussi par l'Etat actionnaire, privilégiant son objectif de transition énergétique. Auprès de l'AFP, le porte-parole du groupe a confirmé une information du Monde : "Engie a décidé de ne pas donner suite aux discussions commerciales avec NextDecade sur ce projet de fourniture de gaz", a-t-il indiqué. 

Quelle était la nature du contrat ? 

Le fournisseur français était jusqu'alors en pourparler avec le groupe américain NextDecade pour la conclusion de ce gros contrat estimé à près de 7 milliards de dollars. Il portait sur du "gaz naturel liquéfié (GNL) qui aurait transité via le terminal méthanier en projet Rio Grande LNG au Texas", précise l'AFP. Le problème, pour la France comme les écologistes, était que celui-ci aurait été issu de gaz de schiste produit par fracturation hydraulique : un mode d'extraction controversé interdit dans l'Hexagone. 

La France et les ONG opposées au projet

Premier actionnaire d'Engie avec 23,6 % du capital, la France s'est rangée du côté des écologistes, gênée par la nature de ce contrat. En effet, cette importation massive par un groupe au sein duquel l'Etat joue un rôle important avait de quoi remettre en cause la cohérence de sa politique environnementale. Le pays s'est donc opposé à cet accord avec les Américains : "Ça ne correspondait pas à notre politique de transition écologique", a notamment fait savoir une source gouvernementale. 

Bien sûr, le son de cloche était le même du côté des associations de défense de l'environnement, dont certaines ont salué la prise de position de l'Etat sur ce dossier. "Le rejet par le gouvernement et Engie de ce contrat est une nouvelle reconnaissance explicite des ravages climatiques, environnementaux et sociaux du gaz de schiste", a commenté par communiqué Lorette Philippot, chargée de campagne aux Amis de la Terre France. A ce sujet, l'ONG a également épinglé la banque française Société Générale. "Encore conseiller financier pour le développement de Rio Grande LNG", elle l'a sommé de "se retirer définitivement du projet" et d'"arrêter tout soutien à l'industrie du schiste". 

Les Etats-unis tenaient à ce contrat

Selon le Monde, au sein d'Engie même se faisaient sentir quelques dissonances, "certains y voyant un contrat en rupture avec l’image de champion de la transition énergétique que le groupe tente de bâtir", note le journal.

Outre-Atlantique, des parlementaires américains ont écrit la veille à Emmanuel Macron, demandant à l'Etat français d'arrêter de faire pression sur Engie. Les membres du Congrès avançaient que le LNG américain émettait moins de gaz à effet de serre que le gaz russe et algérien importé par la France.

Avec AFP.

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