Barbara Pompili, nouvelle ministre de la Transition écologique.
©Bertrand GUAY / AFP
Politique

Des ONG boycottent la réunion du Conseil national de la transition écologique

Mardi 1er septembre, pour protester contre les politiques environnementales menées par le gouvernement, plusieurs associations - France Nature Environnement, Les Amis de la Terre, la Ligue de Protection des Oiseaux... - ont boycotté la réunion de rentrée du Conseil national de la transition écologique. 

Les associations écologistes mettent un carton jaune au gouvernement. Pour protester contre les politiques environnementales menées par l’exécutif, plusieurs ONG ont adopté la méthode de la "chaise vide" ce mardi 1er septembre, alors qu’elles étaient conviées à participer au Conseil national de la transition écologique (CNTE) pour une séance en visioconférence.

Quel est le rôle du CNTE ?

Parmi les associations absentes, France Nature Environnement (FNE), la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) ou encore Les Amis de la Terre devaient normalement participer à cette très formelle réunion. "Si on boycotte aujourd'hui, c'est qu'il y a de plus en plus de régression en matière environnementale et que le grand public ne s'en rend pas forcément compte", a justifié Arnaud Schwartz, président de FNE, lors d'une conférence de presse donnée devant l'hôtel de Roquelaure.

Le CNTE, composé de 50 membres répartis en six collèges, se réunit tous les deux mois environ à l’occasion de séances présidées par la ministre en charge de l’Écologie. Élus, syndicats, parlementaires ou encore associations sont représentés et chacun de ces membres dispose alors d’un temps de parole défini pour s’exprimer une seule et unique fois au cours de la réunion. Cette rentrée, le Conseil - dont le rôle est entre autre de rendre des avis sur les projets de loi en cours et les feuilles de route gouvernementales - devait notamment plancher sur les décisions qui doivent découler des différentes propositions des 150 membres de la Convention citoyenne. Pour Arnaud Schwartz, il s’agit somme toute d’un "oral de rattrapage où il n’en sortira rien de constructif", fustige-t-il dans les colonnes des Échos

Pourquoi ce boycott ?

Aux abonnés absents, les ONG entendent notamment rappeler par ce boycott qu’elles ne sont "pas dupes des vœux pieux" du gouvernement Castex, abonde Allain Bougrain-Dubourg, Président de la LPO dans une tribune publiée ce jour. Si la ministre Barbara Pompili "n’est pas directement visée", précise-t-il, l’absence remarquée des associations "dénonce justement les couleuvres qu'on l'oblige à ingurgiter". 

Dernière en date par exemple, l’affaire de la chasse à la glu, interdite vendredi dernier pour la saison alors que le gouvernement signait dans le même temps un arrêté autorisant celle de plus de 17 000 tourterelles des bois, une espèce pourtant fortement en déclin et classée comme "vulnérable" sur la fameuse liste rouge de l’UICN. À ce sujet, la LPO a aussitôt déposé un recours devant le Conseil d’Etat.  

Une autre décision qui reste en travers de la gorge des ONG : le "rétropédalage" sur les néonicotinoïdes. Alors que l’utilisation par dérogation de ces produits phytosanitaires devait être définitivement stoppée le 1er juillet dernier, un projet de loi prévoit finalement d’allonger leur autorisation jusqu’à l’été 2023. Utilisés dans les cultures de betteraves pour éviter la prolifération des pucerons, les néonicotinoïdes s'attaquent aussi au système nerveux des pollinisateurs. Pour les ministères concernés, cette dérogation doit permettre de soutenir la filière sucrière française : "C'est une question de souveraineté et d'indépendance, a précisé le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie sur RMC/BFMTV, moi je ne veux pas laisser tomber la filière de la betterave et que demain mes enfants ne mangent que du sucre belge ou allemand". 

Du côté des associations, le projet de loi passe mal. "Ce projet, déjà ficelé, ne fera l'objet d'aucun débat au CNTE réuni mardi 1er septembre, d'aucun avis, mais d'une simple présentation", souligne l’UFC-Que Choisir, justifiant sa décision de boycotter cette séance "en signe de vive protestation". L’association a ainsi exhorté le gouvernement "à maintenir l’interdiction des néonicotinoïdes pour l’ensemble des cultures en retirant ce projet de loi". Dans le cas inverse, elle appelle "dès maintenant les parlementaires à le rejeter". 

Le texte doit d’abord être discuté jeudi 3 septembre en Conseil des ministres. Ce même jour, le Premier ministre Jean Castex doit également présenter le plan de relance économique post-Covid à hauteur de 100 milliards d’euros : la majorité du budget devrait être dirigée vers la réindustrialisation du pays, mais également la transition écologique.  

Mise à jour :

L'association WWF a, quant à elle, fait le choix d'assister à la réunion du CNTE ce mardi matin. Elle s'est cependant dit "solidaire des ONG qui ont décidé de ne pas être autour de la table", tout en faisant le choix de "faire entendre notre voix", a expliqué à l'AFP le directeur du plaidoyer Pierre Cannet. "Il y a un appel au gouvernement de réinvestir ce champ de dialogue (le CNTE) avec les ONG", a-t-il ajouté.

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