Bruno Le Maire, Ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.
© Emmanuel Dunand/AFP
Politique

Les premières réactions après la baisse de 2 milliards d'euros du budget pour l'écologie

Le gouvernement a signé ce jeudi un décret réduisant ses dépenses de dix milliards d'euros. L'écologie est le poste le plus touché par ces économies, avec des coupures dans plusieurs programmes. Les réactions des élus écologistes ne se sont pas fait attendre.

Ce jeudi 22 février, le gouvernement publie un décret annulant dix milliards d’euros de dépenses publiques dans plusieurs domaines. Paru au Journal Officiel, ce dernier est signé par le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire et le ministre délégué aux comptes publics Thomas Cazenave.

Ce décret fait suite aux annonces de Bruno Le Maire dimanche dernier, promettant des économies immédiates pour respecter l’objectif budgétaire du pays. Celui-ci prévoit de limiter le déficit public à 4,4 % du PIB en 2024. Le gouvernement a revu les dépenses à la baisse afin d’éviter de dégrader sa notation financière. En effet, la croissance du pays prise en compte lors du calcul de ce budget s’annonce moins forte que prévue.

Les programmes écologiques concernés

Parmi les domaines de dépense les plus touchés par cette baisse de budget peuvent être cités par exemple l’éducation, l’emploi et la recherche. Mais l’écologie s’avère être le poste qui perd le plus d’argent, avec une coupe de deux milliards d’euros pour le budget "écologie, développement et mobilité durables".

Le programme "énergie, climat et après-mines" perd notamment un milliard d’euros, et le "fonds d'accélération de la transition écologique dans les territoires" se voit amputé de plus de 400 millions. Le programme "infrastructures et services de transport" perd également près de 350 millions.

Parmi les autres programmes touchés par cette annulation, les "paysages, eau et biodiversité" et "affaires maritimes, pêche et aquaculture" voient aussi leur budget baisser. Le "service public de l’énergie" est également touché, alors que Bruno Le Maire annonçait vouloir diminuer le nombre de passoires thermiques il y a une dizaine de jours. Enfin, les derniers postes concernés sont la "prévention des risques", l’"expertise, information géographique et météorologie" et la "conduite et pilotage des politiques de l'écologie, du développement et de la mobilité durables".

Les réactions des écologistes

Ce décret n’a pas manqué de faire réagir la scène politique française. Certains élus déplorent les coupures allouées à l’éducation et au travail, qualifiant ce décret de politique d'austérité. Concernant l’écologie, les réactions négatives de l’opposition se succèdent également.

Le sénateur EELV (Europe Écologie Les Verts) Thomas Dossus estime sur X qu'"au nom de son dogme contre toute recette supplémentaire le gouvernement frappe durement la classe moyenne et son avenir". Quant à la sénatrice Gislaine Senée, également d'EELV, elle regrette que "ce gouvernement se trompe de priorités. Il n’anticipe pas et ne nous protège pas".

Du côté des députés écologistes, Benjamin Lucas tweete : "Pour financer son laxisme fiscal à l’égard des multi-nationales et ses offrandes aux ultra-riches, le gouvernement coupe brutalement dans des budgets aussi vitaux pour les urgences du présent et les défis de l’avenir que l’éducation et l’environnement". Julien Bayou, également député EELV, met cette décision en contradiction avec les propos d’Emmanuel Macron d’avril 2022, lorsqu’il déclarait : "la politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas".

Enfin, le député LFI (La France Insoumise) Éric Coquerel qualifie de "catastrophe" cette "politique à courte vue dont la priorité reste de préserver l’enrichissement du capital au détriment de l’écologie et du social".

Un programme écologique insuffisant ?

Le décret intervient plus d'un mois après le dernier remaniement ministériel. À cette occasion, Emmanuel Macron avait prononcé un discours suivi d’une conférence de presse. Or, aucune nouvelle mesure concrète concernant l'écologie n’avait été annoncée : le Président estimait alors que le travail théorique était accompli, et qu’il fallait maintenant passer aux "travaux pratiques".

À la suite de cela, le fraîchement nommé Gabriel Attal avait été la cible de critiques concernant son programme écologique. Il avait en effet survolé le sujet lors de son discours d’allocution. Le nouveau Premier ministre avait ensuite prononcé un discours de politique générale, dans lequel les ONG l’avaient accusé de passer "à côté de la transition écologique". 

Avec AFP.

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