"La jeunesse, la génération qui mérite que l’on se batte pour elle sans relâche". C’est par ces mots que Gabriel Attal, fraîchement nommé Premier ministre, débute ce mardi 9 janvier son discours d’investiture à Matignon. Si elle entend un investissement dans l’éducation, cette phrase ne fait pas référence à l’écologie. Au cours des six minutes de son allocution, l'ancien ministre d’Elisabeth Borne consacre une unique phrase au sujet du climat : "Garder le contrôle de notre destin (...) c’est garantir l’avenir de notre planète, qui est le bien commun de notre humanité".
La Première ministre sortante, Elisabeth Borne, était chargée de la planification écologique de la France, un plan visant à atteindre l'objectif européen de neutralité carbone d’ici 2050. Pour le moment, rien ne dit si Gabriel Attal, plutôt porté sur les questions de la jeunesse, reprendra ce dossier ou non. Ses prises de position passées ne désignent cependant pas le climat comme son cheval de bataille.
Vision écologique discrète et mitigée
Marcheur de la première heure, le Francilien de 34 ans défend depuis 2016 les positions du parti d’Emmanuel Macron. Sur les thématiques écologiques, il s’exprime peu, appuyant généralement les décisions du gouvernement : le malus auto sur les SUV de plus d’1,8 tonne, la prime à la reconversion automobile, les mesures concernant la chasse…
Porte-parole du gouvernement en 2021 pendant la campagne présidentielle, il pousse un coup de gueule sur Europe 1 au sujet du nucléaire. Une sortie médiatique qui intervient au lendemain de la publication d’un rapport sur les énergies par le gestionnaire du réseau de transport des énergies français (RTE). Il affirme que les écologistes dénoncent la manipulation uniquement lorsqu'elle sert leurs intérêts : "on veut continuer à investir dans le nucléaire".
L’année suivante sur la même chaîne, il tape sur les doigts de ce qu’il appelle "l’écologie radicale", considérant que "certaines formations politiques participent depuis l’Assemblée Nationale à une forme de radicalisation écologique".
S’endetter pour investir notamment dans la transition écologique (...) on ne peut pas se le permettre - Gabriel Attal, juin 2023
Plus récemment, en juin 2023, il s’exprime à plusieurs reprises en tant que ministre délégué chargé des comptes publics. Premièrement, il appuie les décisions du gouvernement de bannir le GNR (Gazole Non Routier) "de manière très progressive, en cohérence et en responsabilité". Il explique également sur France Info que le gouvernement ne "peut pas se permettre" de s’endetter pour financer la transition écologique.
Le dernier fait discuté date de la rentrée scolaire 2023. Gabriel Attal et Elisabeth Borne s’étaient rendus en avion de Paris à Rennes. Un déplacement polémique qui avait fait réagir l’opposition mais aussi les internautes.
La gouvernance de l’écologie revue ?
Gabriel Attal s’est pourtant parfois allié à la cause écologique. Il s'est fait remarquer en 2019 en manifestant lors de la grève lycéenne pour le climat. En 2021, il déplore que le référendum sur le climat soit bloqué par le Sénat.
La prochaine question porte sur la constitution du gouvernement à laquelle s'attelle le Premier ministre dès ce mercredi. Alors qu’Emmanuel Macron prévoit de diminuer le nombre de ministres à quinze, les ministères de la Transition Écologique et de la Transition Énergétique sont-ils voués à fusionner ?
Quant à l’actuel ministre de la Transition Écologique Christophe Béchu, il indiquait hier soir à Ouest-France qu’il était "d’une sérénité totale". Pour l’instant, aucun nom n’est pressenti pour un potentiel remplacement.
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