Catherine Macaulay, Analyste en investissement durable chez Schroders
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Pourquoi et comment lutter contre la déforestation ?

La déforestation constitue une menace pour la biodiversité et a un impact sur le changement climatique, les droits de l’homme et la santé. Si la déforestation tropicale était considérée comme un pays, ce serait la troisième nation la plus polluante en termes d’émissions de carbone. Il s’agit donc d’un enjeu majeur, c’est pourquoi Schroders met l’accent sur l’analyse et l’engagement actif dans ce domaine.

Quels sont les facteurs ?

Les forêts tropicales stockent plus de carbone que n’importe quel autre espace boisé et abritent la plus grande diversité d’espèces. Elles subissent également les plus fortes pressions liées à l’agriculture à grande échelle, l’essentiel de la déforestation tropicale se produisant au Brésil et en Indonésie. Parmi les causes figurent les pâturages destinés aux bovins, les terres cultivées pour le soja et l’huile de palme ainsi que les plantations pour le bois.

Quels sont les principaux impacts ?

Ils comprennent la disparition des puits de carbone, la diminution des précipitations, le risque accru de sécheresse et le déplacement des populations indigènes. Au Brésil par exemple, où la déforestation représente près de la moitié des émissions de carbone du pays, l’Amazonie connaît déjà une baisse des précipitations et une réduction des périodes de croissance.

La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a démontré que la destruction des habitats, les perturbations humaines, le changement d’affectation des sols et la perte de biodiversité contribuaient à la prévalence accrue des zoonoses (maladies transmises entre espèces, y compris des animaux aux humains, comme la rage et le coronavirus).

Quels sont les principaux producteurs des matières premières à l’origine de la déforestation ?

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), plus de la moitié des émissions mondiales associées à la déforestation résultent de la production de matières premières comme la viande de bœuf et le cuir, suivis de l’huile de palme.

Au Brésil, les produits liés au bétail et à la production de soja dominent, tandis qu’en Indonésie, l’huile de palme et le caoutchouc représentent la plus grande part des émissions liées à la déforestation.

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Quels sont les principaux importateurs et exportateurs ?

Le pays de production n’est qu’un des paramètres de l’équation, compte tenu de la nature internationale et interconnectée des chaînes d’approvisionnement. L’analyse des émissions liées à la déforestation dans le cadre du commerce international montre que l’Indonésie est le premier exportateur de ces produits. La Chine est quant à elle le premier importateur, suivie par l’Union européenne et l’Inde.

Quels sont les secteurs concernés ?

Le secteur des biens de consommation courante à travers notamment les produits ménagers et alimentaires, est exposé au risque de déforestation par son utilisation du papier pour l’emballage. Dans le secteur de la consommation cyclique, comme les équipementiers automobiles, l’industrie textile, ou encore l’hôtellerie et les loisirs, l’exposition provient de l’utilisation du cuir et du caoutchouc, de la pâte à papier et du bois ainsi que des produits alimentaires pour la restauration. Dans le secteur des matériaux, l’exposition est quant à elle liée à la consommation de bois et de papier pour les conteneurs et les emballages.

Quelles sont nos priorités en matière de recherche et d’engagement ?

Nos priorités sur le thème de la déforestation sont axées sur les engagements et les politiques des entreprises, la gouvernance et la gestion des risques, la cartographie de la chaîne d’approvisionnement et sa traçabilité, la certification ainsi que les objectifs et la communication d’informations conformément aux nouvelles pratiques exemplaires.

Que rechercherons-nous ?

Nous demanderons aux entreprises d’améliorer la communication sur les risques liés aux forêts. Nous espérons sensibiliser les entreprises, encourager le partage de connaissances sur les meilleures pratiques et accroître la transparence dans les secteurs exposés. Nous tâcherons également de différencier les leaders des retardataires dans ce domaine afin d’aider les investisseurs à prendre leurs décisions.

A l’aide de données publiques issues de diverses sources, nous avons élaboré un tableau de bord qui mesure l’exposition des entreprises aux risques liés aux forêts et à leur gestion. Celui-ci donnera une indication quantitative de l’exposition et de la performance des entreprises, que nous pourrons ensuite exploiter dans le cadre d’un dialogue avec un certain nombre d’entreprises clés.

Par Catherine Macaulay, Analyste en investissement durable chez Schroders.

En partenariat avec Schroders.

 

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