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Entretiens

Pascale Baussant : "La finance doit maintenant se mobiliser en faveur de l’environnement"

Le cabinet de gestion de patrimoine Baussant Conseil a annoncé il y a quelques jours son adhésion au mouvement 1% pour la planète. Entretien avec sa gérante, Pascale Baussant. 

Pourriez-vous expliquer en quelques mots en quoi consiste le mouvement 1% pour la planète ? Quel est son objectif ?

Le 1% pour la planète est une association à but non lucratif qui rassemble des entrepreneurs philanthropes acceptant d’affecter 1% de leur chiffre d’affaires à du mécénat environnemental. Ce mouvement a été créé en 2002 aux États-Unis par Yvon Chouinard, le co-fondateur de Patagonia, lui-même très sensible à cette cause. Il regroupe aujourd’hui 1400 entreprises dans le monde entier, dont 170 en France. L’objectif du 1% est également de mettre en relation des entrepreneurs pouvant soutenir l’environnement et des associations ayant besoin de fonds pour fonctionner. Le 1% pour la planète est un logo reconnaissable que l’on retrouve dans la communication ou les produits des entreprises qui en sont membres.

Pourquoi avoir fait le choix d'y adhérer ?

Nous sommes engagés depuis plusieurs années dans la promotion et la vulgarisation de l’Investissement Socialement Responsable et cet engagement sociétal était finalement assez naturel pour nous. Nous soutenons depuis longtemps Veni Verdi, qui est une association qui transforme les toits de Paris en jardins potagers et qui est aussi très active auprès des jeunes écoliers ou collégiens avec le jardinage urbain. Nous les avons parrainés afin qu’ils fassent partie des associations agréées par le 1% pour la planète, cela leur permettra d’avoir plus de visibilité.

Selon vous, pourquoi est-ce qu'aucun autre acteur financier ne se prête au jeu ?

Je suis étonnée que la finance ne se soit pas (encore) emparée de ce sujet si consensuel. Comme bien souvent, il faut des éléments moteurs pour déclencher un mouvement, et j’espère que notre adhésion fera des émules - ce sont souvent les PME qui donnent les impulsions. Les consommateurs commencent à exiger de la part de leurs fournisseurs un engagement sociétal, et la finance doit maintenant se mobiliser en faveur de l’environnement.

Comment expliquer que l'environnement représente une si faible place dans le mécénat mondial ?

Effectivement, seulement 3 % du mécénat mondial vient soutenir des associations œuvrant en faveur de l’environnement, c’est trop peu ! Mis à part quelques grandes associations, le paysage associatif environnemental est finalement assez morcelé, et il n’est pas si facile de trouver des associations ayant un impact local et immédiat. Ceci dit, la prise de conscience de l’urgence environnementale est en train de s’accélérer, le mécénat en faveur de ce sujet majeur devrait en toute logique augmenter.