Les entreprises peuvent acheter des crédits carbone ou certificats pour compenser leurs émissions de gaz à effet de serre, par exemple en finançant des projets de reforestation ou de protection contre la déforestation, les arbres absorbant naturellement le carbone de l'air. C'est même la méthode principale des grandes entreprises pour clamer qu'elles sont neutres en carbone, alors que leur activité génère bien du CO2.
Mais la quasi-totalité des certificats de Verra sont "probablement" des "crédits fantômes" et "ne représentent pas de réductions réelles des émissions", selon The Guardian. Le quotidien britannique a mené l'enquête avec le journal allemand Die Zeit et l'ONG d'investigation SourceMaterial en se fondant sur plusieurs publications scientifiques.
Verra, plus grand organisme mondial de certification des crédits carbone, a répondu sur son internet que les études sur lesquelles se sont basés les médias comportaient des "erreurs massives de calcul". L'ONG basée à Washington ajoute que la vente des crédits carbone a redirigé "des milliards de dollars" vers "l'action climatique" et la "protection et restauration d'écosystèmes".
"Pas d'effet bénéfique pour le climat"
Pour générer un "crédit carbone", il faut par exemple qu'une partie de forêt tropicale, menacée par la déforestation, ne soit finalement pas abattue, par exemple grâce à des clôtures. La superficie de forêt ainsi "sauvée" correspond à un certain volume de carbone qui pourra continuer à être absorbé par les arbres. Des entreprises peuvent ensuite acheter des crédits équivalent à ces volumes absorbés de CO2 pour annuler leur propre impact climatique, par une simple transaction financière.
Verra et d'autres sont censés certifier aux entreprises que les projet qu'elles financent en achetant des crédits carbone sont bien réels, mais les questions de méthodologie minent ce domaine depuis son émergence. L'analyse du Guardian et de Die Zeit n'a identifié des "preuves d'une réduction de la déforestation" que pour "seulement une poignée" des projets de Verra.
Au total, "94% des crédits" liées à des projets en forêt tropicale "n'ont pas d'effet bénéfique pour le climat", selon The Guardian, qui se base notamment sur une étude de l'université de Cambridge. Verra affirme avoir "récemment" revu ses méthodes de calcul et explique être en train d'uniformiser sa méthodologie.
Avec AFP.