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En bref

Les fonds de pension européens exposés à un risque de transition écologique "désordonnée"

Les institutions de retraite professionnelles, ou fonds de pensions, sont "significativement" exposées au risque d'une transition "désordonnée" vers une économie verte, a averti mardi le superviseur européen de l'assurance (Eiopa).

Les fonds de pensions sont des structures organisées par des entreprises pour gérer et préparer, au moins en partie, la retraite de leurs salariés, à travers la capitalisation. Dans le scénario utilisé par l'Eiopa, aucune nouvelle politique climatique n'est mise en place avant 2030, obligeant donc à redoubler d'effort ensuite. De plus, l'apport d'une technologie de captage du carbone, qui ne fait pas consensus, est considéré comme négligeable.

Les lourdes pertes du côté des actifs montrent clairement la vulnérabilité du secteur aux risques climatiques, notamment en ce qui concerne les investissements dans les industries à forte intensité de carbone.

Selon les résultats de ce test mené auprès de 187 acteurs représentant 65% des actifs détenus par le secteur, une transition brusque se traduirait ainsi en moyenne par une baisse de ces actifs d'environ 12,9%, soit une perte de 255 milliards d'euros. En effet, 6% des actions détenues par les fonds de pensions et 10% de leurs obligations d'entreprises sont liées à des industries fortement émettrices en carbone comme l'extraction minière, l'électricité et le gaz, ou le transport terrestre.

Une "vulnérabilité" du secteur aux risques climatiques

Selon le scénario de l'Eiopa, les actifs liés à ces secteurs pourraient ainsi connaître des baisses de valorisation allant de 20 à 38%. "Les lourdes pertes du côté des actifs montrent clairement la vulnérabilité du secteur aux risques climatiques, notamment en ce qui concerne les investissements dans les industries à forte intensité de carbone", a alerté Petra Hielkema, la présidente de l'Eiopa, citée dans le communiqué.

Pour autant, les impacts sur la solvabilité et donc sur la capacité du secteur à survivre à cette crise, semblent "gérables", a-t-elle également précisé, notamment du fait de leurs importantes réserves actuelles. Le superviseur européen signale également que "seulement 14%" des institutions interrogées mènent leurs propres tests de résistance climatique, ce qui leur a d'ailleurs permis d'obtenir de meilleurs résultats que les autres.

Avec AFP.