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En bref

Finance durable : face à des écoles à la traîne, des étudiants lancent leur propre formation

Par le biais de son bootcamp, l’association re.boot forme des étudiants aux grands enjeux de la finance durable.

Re.boot a pour but de démocratiser la finance durable auprès des étudiants. L’association, fondée en août 2021 par quatre étudiants en école de commerce, revendique trois objectifs principaux : rassembler une communauté d’étudiants engagés dans la finance durable, être une source d’informations sur ces sujets et former les étudiants aux enjeux de ce secteur par l’intermédiaire du bootcamp. Une formation dont la seconde édition s’est achevée il y a quelques jours et sur laquelle revient Étienne Coltat, l’un des membres fondateurs de l’association.

Comment fonctionne concrètement le bootcamp ?

Il s’agit d’une formation de dix sessions. Chacune des sessions revient sur une thématique en particulier, telle que le panorama des acteurs de la finance durable, la mesure d’impact, l’évolution de la réglementation ou encore les limites de la finance durable pour ne citer qu’elles. La première édition du bootcamp s’est tenue en 2021 à l’Académie du climat, tandis que la seconde, à laquelle ont participé une quarantaine d’étudiants, s’est déroulée en ligne et s’est terminée il y a quelques jours. 

Nous faisons venir un intervenant par thématique. À titre d’exemple, lors de la première édition, on a eu Aurélien Giraud du Ministère de la transition écologique pour la partie sur la réglementation ou encore Léo Garnier, directeur général de Rift.app pour le panorama de la finance verte lors de la seconde édition. Globalement, l’idée avec le bootcamp, c’est vraiment d’avoir une vision la plus large possible, et de regarder au-delà de l’aspect financier. Nous voulons pouvoir éveiller les consciences et mettre en relation les personnes qui s’intéressent réellement à ce vaste sujet.

Quels sont les critères d’entrée qui permettent de participer au bootcamp ?

La condition sine qua non, c’est d’être étudiant. Hormis cela, il n’y a pas d’autres critères. Puisqu’il s’agit d’une formation dont le nombre de places est limité, nous sélectionnons alors les profils en fonction de la motivation et des disponibilités. S’il est préférable d’avoir des connaissances dans le domaine, nous ne demandons toutefois aucun pré-requis spécifique. L’idée c’est justement de pouvoir avoir le public le plus varié possible et de toucher un maximum de personnes.

Quel bilan tirez-vous de cette seconde édition, et quels ont été les retours ?

Nous nous sommes rendu compte qu’il y avait de plus en plus d’étudiants motivés et réellement intéressés par le domaine. C’est agréable pour l’association de se dire qu’on répond à une vraie demande. Il y a une volonté de la part des étudiants de se former davantage sur ces enjeux-là, et de rencontrer d’autres étudiants, mais aussi des intervenants qui sont experts sur le sujet.

Et globalement, les retours ont été très positifs. Nos sessions sont généralement coupées en deux, avec une heure de formation, puis une heure d’étude de cas, afin d’entrer directement dans le vif sujet et d’être plus interactives. C’est justement un format que les étudiants ont beaucoup apprécié, puisqu’il allie théorie et pratique.

Plus largement, beaucoup d’élèves dénoncent un manque dapprentissage en matière de finance durable. À qui la faute selon vous ?

Je ne pense pas qu’il y ait une personne qui soit forcément responsable. J’ai l’impression que cette situation est aussi due à une logique systémique, car les écoles forment les étudiants aux métiers qui se font à date, et réfléchissent donc souvent en fonction des besoins d’entreprises qui recrutent aussi. Mais certaines essayent, fort heureusement, d’être pro-actives sur des sujets de société, comme le changement climatique notamment.

Mais ça ne va pas encore assez vite. C’est pour cette raison que nous avons créé re.boot et que nous essayons d’influencer les écoles au même titre que d’autres initiatives telles que "Pour un réveil écologique" par exemple. Mais de là à dire que les écoles sont les seules responsables, ça serait faire un jugement très hâtif.