C'est une classe d'actifs encore relativement méconnue du grand public. Le capital-investissement, ou private equity, consiste à investir dans le capital de sociétés non cotées en Bourse "dans le but de financer leur démarrage, leur développement ou leur cession/transmission" (AFG). Cet investissement peut se faire en direct ou via des fonds de capital-investissement accessibles via un compte-titres, une PEA et un PEA PME-ETI ou encore sous forme d'unités de compte dans un contrat d'assurance-vie, liste l'AMF.
Pour les investisseurs, cette classe d'actifs présente plusieurs arguments intéressants, à commencer par un potentiel de rendement attrayant, puisque le capital-investissement a affiché un rendement moyen de 12,2 % par an sur la période 2007-2021, contre 6,3 % pour l’immobilier et 5,1 % pour le CAC 40, selon une étude publiée en 2022 par France Invest. En parallèle, le capital-investissement bénéficie d'une corrélation limitée avec les marchés boursiers, qui peut en faire un outil pertinent pour les investisseurs en quête de diversification. À condition cependant d'être prêt à accepter quelques risques. Celui, d'abord, de perdre tout ou partie du capital investi. Mais aussi un risque d'illiquidité, puisque les sommes investies le sont pour des durées allant généralement de cinq à dix ans.
Outre son potentiel de rendement, les promoteurs du capital-investissement mettent régulièrement en avant le rôle de cette classe d'actifs dans le financement de l'économie réelle. En investissant dans des entreprises de sa région, il est ainsi possible de contribuer à la création d'emplois locaux et à la croissance économique du territoire. De quoi séduire les investisseurs en quête de sens, d'autant que la classe d'actifs a vu exploser ces dernières années l'intégration de l'ESG dans les stratégies d'investissement. Aujourd'hui, plusieurs approches coexistent : par exemple, certains fonds fixent des objectifs de durabilité aux entreprises en portefeuille, quand d'autres se positionnent sur des thématiques liées au développement durable telles que les énergies renouvelables ou la santé.
Encore peu connu des Français
Malgré ces propositions, le capital-investissement reste encore peu présent aujourd'hui dans le portefeuille des particuliers français. Selon France Invest, il ne représentait à fin 2021 qu’une part "infime" du patrimoine financier des ménages. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation, dont la méconnaissance des Français pour cette classe d'actifs, remise en lumière récemment par un sondage de BpiFrance, une "perception erronée" de son rendement, ou encore des tickets d'entrée historiquement élevés et un caractère illiquide qui ont longtemps réservé les fonds de private equity à une clientèle fortunée.
Ces dernières années, des assouplissements règlementaires et la volonté des acteurs du capital-investissement de toucher un public plus large notamment ont toutefois permis la structuration d'une offre plus accessible, parfois à partir de quelques dizaines d'euros dans le cas de certains unités de compte. En 2022, les montants souscrits au travers des UC sur des fonds de private equity ont atteint 613 millions d'euros, selon France Invest. Plus globalement, les capitaux levés auprès des particuliers et des family offices ont quasiment doublé en l’espace de quatre ans pour atteindre 4,8 milliards d’euros l'an dernier, soit 19 % de la collecte totale.
