Bérénice Arbona, Responsable dette infrastructure, Isabelle Luy-Landès, Responsable dette privée corporate, et Christophe Murciani, Responsable dette immobilier chez LBP AM.
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"L’investissement dans les actifs réels et privés peut contribuer au financement de la transition énergétique"

Entretien croisé avec Isabelle Luy-Landès, Responsable dette privée corporate, Bérénice Arbona, Responsable dette infrastructure, et Christophe Murciani, Responsable dette immobilier chez LBP AM.

Pourquoi intégrer des critères extra-financiers, lorsqu’on investit en dette privée ?

Christophe Murciani – Nous avons dépassé 6 limites planétaires, des seuils critiques de pression au-delà desquels la vie sur Terre n’est plus durablement assurée. Et une 7ème, l’acidification des océans, est en passe de l’être ! Comme d’autres pans de l’industrie financière, la gestion d’actifs réels et privés a une responsabilité d’engagement à la hauteur des immenses défis de transition énergétique, de décarbonation et d’équité sociale auxquels fait face l’économie.

Isabelle Luy-Landès – Cette transition est aussi balisée par un cadre prudentiel. Notre offre de fonds en dette privée s’est construite historiquement à destination d’investisseurs institutionnels. Or, ces acteurs sont couverts par la directive européenne SFDR qui impose la publication d’informations rigoureuses et des obligations de transparence en matière de durabilité. D’autre part, avec le règlement CSRD, les petites et moyennes entreprises doivent désormais converger avec les pratiques de gestion et de reporting extra-financier des plus grandes sociétés. Nos fonds de dette privée doivent impérativement intégrer les critères ESG pour être en ligne avec ce nouvel environnement réglementaire.

La dette privée est encore peu présente dans les portefeuilles des particuliers. L’investissement durable est-il aussi un moyen de capter cette clientèle ?

Bérénice Arbona – Absolument. La Loi Industrie Verte et la nouvelle mouture du règlement "ELTIF 2" vont faciliter indéniablement l’investissement en dette privée durable pour les particuliers. Les épargnants prennent conscience des besoins de financement de la transition énergétique, sur des projets tangibles et compréhensibles. Par exemple la mise en place de nouvelles capacités de production d’énergie renouvelable. Les ambitions d’investissement durable de chaque fonds sont des critères déterminants, dans l’allocation d’épargne des particuliers et son orientation.

Dans quel type d’infrastructures vertes investissez-vous ?

Bérénice Arbona – Notre stratégie à impact en faveur de la transition énergétique compte 3 grands piliers : la décarbonation du mix énergétique, l’électrification des usages et la réduction de la consommation d’énergie. Citons quelques exemples concrets de financement : projets de centrales solaires photovoltaïques, parcs éoliens, points de recharge électrique pour l’automobile, compteurs intelligents ou projets de mobilité propre. Depuis 2012, nous avons investi plus de 3 milliards d’euros dans 65 projets d’infrastructures dont plus de la moitié sont bas carbone.

"La bonne intégration des caractéristiques ESG dans la structuration des prêts offre une réelle opportunité d’impact sociétal positif."

Comment abordez-vous les problématiques liées à la disponibilité des données extra-financières ?

Christophe Murciani – Ces données demeurent moins accessibles que sur les marchés cotés. Les emprunteurs en dette privée peuvent être des structures de taille modeste, ne disposant pas toujours de systèmes de collecte et de traitement des données pertinentes, pour mesurer leurs impacts environnementaux, leur empreinte carbone ou leurs objectifs ESG.

Nos discussions et due diligences avec les emprunteurs sont donc fondamentales, pour une meilleure lecture qualitative des enjeux ESG de l’entreprise ou du projet que nous comptons financer. Et cela peut favoriser une plus grande prise de conscience de l’émetteur, sur la définition de ses objectifs et sur la mise en œuvre des moyens.

Des indicateurs de faible qualité constituent-ils un risque ?

Isabelle Luy-Landès – L’analyse des critères de durabilité vise en premier lieu à s’assurer de la solidité de l’entreprise éligible au financement. Une faible prise en compte des enjeux ESG constitue un facteur de risque supplémentaire avec, par exemple, un accès plus difficile aux financements pour la société en question.

A l’opposé, la bonne intégration des caractéristiques ESG dans la structuration des prêts offre une réelle opportunité d’impact sociétal positif. Le dialogue, l’écoute des équipes dirigeantes des entreprises sont au cœur même de notre métier, en tant que spécialistes du financement. Ce dialogue permet de négocier, avec les entreprises, leurs engagements à progresser.

Quelles mesures incitatives prenez-vous ?

Isabelle Luy-Landès – En dette corporate, nous avons conçu une stratégie pour accompagner la transition des sociétés emprunteuses, via la structuration de sustainability-linked loans (SLL) ou prêts à impact : cela consiste à indexer le coût du crédit sur la durée de vie de l’opération de financement, à l’atteinte d’objectifs de performance durable. Ces objectifs sont calibrés en fonction des spécificités des entreprises et de leur secteur d’activité. À la clé, un système de bonus ou de malus sur la marge du financement en fonction de l’atteinte, ou non, des objectifs.

L’immobilier compte pour plus d’un tiers des émissions de GES, sa contribution potentielle à un environnement plus durable est donc significative."

Sur le segment immobilier, quelles sont les priorités environnementales et climatiques ?

Christophe Murciani – L’immobilier compte pour plus d’un tiers des émissions de GES, sa contribution potentielle à un environnement plus durable est donc significative. L’une des priorités des projets immobiliers est de rénover l’existant, sans artificialiser davantage les sols. L’amélioration des consommations d’énergie, du traitement des déchets, de la consommation d’eau, font aussi partie des objectifs que nous fixons à nos emprunteurs.

L’immobilier est souvent évalué sous l’angle unique de l'environnement. Comment regardez-vous le "S" et le "G" ?

Christophe Murciani – Nous nous attachons à évaluer les critères sociaux dans l’accessibilité du bâtiment, sa contribution à une ville équilibrée, voire à des services essentiels : logement, crèches, résidences senior... S’agissant de la gouvernance, nous la mesurons à l’échelle de l’emprunteur qui fait appel à nous. Nous utilisons la méthode propriétaire d’évaluation extra-financière de LBP AM, "GREaT" : si l’emprunteur n’atteint pas une note plancher dans l’un des deux domaines "S" et "G", nous écartons son projet.

Pour conclure, un mot sur la plateforme "Actifs Privés Européens" de LBP AM : quels sont ses caractéristiques et atouts ?

Berenice Arbona – Notre plateforme Actifs Privés Européens vise à financer l’économie réelle en privilégiant une approche d’investissement responsable. Elle bénéficie du savoir-faire d’une des plus importantes équipes européennes, avec 40 professionnels dont 20 dédiés à l’investissement et s’appuie sur une intégration poussée et systématique des critères ESG dans sa gestion. Nous couvrons aujourd’hui 3 segments : dette infrastructure, dette immobilier et dette corporate, pour un montant total de 9,5 milliards d’euros d’encours sous gestion. Depuis son lancement en 2012, nous avons réalisé 300 opérations en France et en Europe, représentant un total de 8,4 milliards d’euros investis.

Isabelle Luy-Landès – Cet historique de qualité renforce notre position pionnière sur l’intégration ESG dans les investissements en dette privée. Nous nous appuyons sur de solides compétences en structuration et origination de prêts, contrôle des risques, valorisation et suivi des créances et, bien sûr, en reporting financier et extra-financier. Nous restons convaincus que les entreprises et projets les plus engagés en matière d’ESG sont ceux qui offriront la croissance la plus robuste sur le long terme.

En partenariat avec LBP AM.

Avertissement : Ceci est une communication publicitaire. Ces informations, données et opinions de LBP AM sont fournies uniquement à titre indicatif et, de ce fait, ne constituent ni une offre d’achat ou de vente d’un titre, ni un conseil en investissement, ni une analyse financière. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

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