Alix Faure, Directrice investissement responsable de l'AFG.
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Finance durable

Les enjeux liés à la finance durable : le point de vue de la gestion d’actifs

Avec 4 355 milliards d’euros sous gestion et 680 sociétés de gestion, la France occupe la première place en termes de gestion d’actifs en Europe continentale.

L’AFG, porteur des enjeux ESG pour la gestion d’actifs, s’engage concrètement sur les piliers ESG avec notamment la mise en place de nombreux groupes de travail au sein de la Commission finance durable et son implication au sein du Comité de promotion du Label ISR (avec le FIR et l’ASPIM).

Elle est également co-fondatrice de l’Observatoire de la finance durable. Enfin, le Groupe de Travail  "Diversités, vecteur de compétitivité", accompagne les acteurs de gestion dans la mise en œuvre de plus de diversités (mixité, handicap, égalité des chances...) au sein de leur structure.

La France et l’Europe sont en train de construire un cadre règlementaire ambitieux.

La France et l’Europe sont en train de construire un cadre règlementaire ambitieux, que ce soit via l’art 29 de la loi Energie-Climat en France ou au travers du plan d’actions sur la finance durable de la Commission Européenne.  Avec différents textes règlementaires qui s’adressent à toutes les parties prenantes, ce plan d’actions vise à réorienter les flux de capitaux vers des investissements plus durables ; à intégrer systématiquement la durabilité dans la gestion des risques ; et à promouvoir plus de transparence, notamment grâce à une vision de long terme dans les activités économiques et financières.

L’un des écueils de ce cadre règlementaire en construction est le manque d’harmonisation systématique entre les différentes règlementations applicables au national. D’où l’importance d’une vigilance accrue pour éviter que les sociétés de gestion soient confrontées à des incohérences non réconciliables, qui viendraient peser in fine sur les épargnants.

Le sujet des données extra-financières est le point central de l’ensemble de ces réglementions. En effet, sans donnée extra-financière, les gérants ne pourront pas répondre à l’ensemble des exigences réglementaires. Ils ne pourront pas non plus délivrer un service de qualité à leurs clients et une appréhension plus juste des risques et opportunités liées aux entreprises dans lesquelles les fonds investissent.

Les gérants ont ainsi besoin d’accéder à une donnée limitée, de qualité, comparable, auditée, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. L’accès à la donnée doit être simplifié, centralisée et traitée automatiquement. Soulignons également que la donnée extra-financière est un enjeu de souveraineté européenne, capitale pour permettre une liberté de choix vis-à-vis des fournisseurs de données.

Enfin, la normalisation de la donnée est primordiale. L’AFG soutient les travaux de l’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group), le groupe consultatif européen sur l’information financière, qui définit les standards européens de la donnée extra-financière.

Nous observons, par ailleurs, l’expansion de la finance à impact, qui est la forme la plus mature et la plus aboutie de l’ESG. Or pour répondre à l’appétit grandissant des épargnants finaux et des institutionnels qui souhaitent donner du sens à leurs investissements, les acteurs de l’industrie de la gestion d’actifs innovent beaucoup. La montée en compétences de l’ensemble des parties prenantes est donc essentielle pour permettre à la finance, de progresser en tant qu’outil au service d’une économie plus durable.

Par Alix Faure, Directrice investissement responsable de l'AFG. 

 

 

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