"Les établissements français (...) font partie des plus actifs en Europe" et "sont impliqués dans un peu plus de la moitié des opérations" de financement obligataire des géants du pétrole et du gaz, détaille l'enquête baptisée "Fossil finance".
Sur 1.011 milliards d'euros d'obligations participant à financer les énergies fossiles émises depuis l'Accord de Paris sur le climat, 521 milliards ont été émis grâce au concours d'une ou plusieurs banques françaises, Crédit Agricole en tête, devant BNP Paribas et Société Générale.
Dans ce type d'opérations, les banques ne prêtent pas directement de l'argent mais conseillent et assistent les Saudi Aramco, ExxonMobil, Chevron, BP et autres TotalEnergies pour qu'elles empruntent auprès d'investisseurs privés.
Une évolution "favorable"
L'enquête suggère néanmoins "une évolution favorable: après des années 2019 et 2020 records, les émissions d'obligations +grises+ ont sensiblement reculé en 2021 et 2022", notamment chez les banques françaises dont la part de marché est en recul.
"Le secteur pétrolier a vu sa place considérablement réduite" en matière de financement obligataire chez BNP Paribas, a commenté la banque auprès de l'AFP, qui met par ailleurs en avant la place croissante des obligations dites "vertes" dans son portefeuille.
"Cette enquête démontre l'urgence absolue à ce que les banques et les investisseurs adoptent des politiques pour restreindre leurs soutiens aux secteurs pétrolier et gazier et ce, pour l'intégralité des services financiers fournis, y compris les obligations", a réagi de son côté Lara Cuvelier, chargée de campagne au sein de l'ONG Reclaim Finance.
Les établissements bancaires prennent bien tour à tour de nouveaux engagements pour limiter leur impact sur le changement climatique. Dernière en date, la Société Générale a annoncé le 18 septembre qu'elle allait réduire de 50% par rapport à 2019 son exposition au secteur de la production de pétrole et de gaz d'ici 2025, contre 20% précédemment.
L'enquête est menée par une dizaine de médias européens, dont le quotidien français Le Monde et le britannique The Guardian.
Avec AFP.