Thierry Sibieude, président de FAIR
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Finance durable

La finance solidaire "gagne encore du terrain et s’installe durablement dans le paysage français"

Le baromètre de la finance solidaire a été publié ce mercredi 19 juin. L'occasion pour ID de rencontrer Thierry Sibieude, président de FAIR, afin de faire le point sur l'évolution du marché de la finance solidaire.

Sortie ce 19 juin, la 22ème édition du baromètre de finance solidaire FAIR-La Croix indique que l’épargne solidaire atteint désormais 0,5% de l’épargne financière totale des Français, contre 0,45% en 2022. Les montants placés par les épargnants en 2023 ont servi à "financer des activités solidaires à hauteur de 680 millions d’euros, en majorité fléchés vers des projets à impact social (65%), écologique (23 %) et de solidarité internationale (7 %). Élu président de l'association FAIR en mai dernier, Thierry Sibieude revient sur ces tendances. 

Comment regardez-vous la dynamique autour de la finance solidaire ?

L’année 2023 est une excellente année pour la finance solidaire : la dynamique est indiscutablement positive. Alors que l'année 2022, principalement du fait de l’instabilité des marchés financiers, avait été marquée par une augmentation moins forte que les deux années précédentes, qui il est vrai ont été des années record, les derniers chiffres du Baromètre de la finance solidaire 2024 pour 2023, nous montrent que cette nouvelle finance gagne encore du terrain et s’installe durablement dans le paysage français. On ne peut que s'en réjouir puisque nous passons le seuil symbolique de 0,5 % de l'épargne même si la route est encore longue pour atteindre une part significative de l'épargne totale en France. 

L’encours de la finance solidaire a connu une progression de 7,37 % sur l’année 2022. Comment accélérer davantage cette croissance ?

Cette année, pour 2023, la finance solidaire dépasse le palier symbolique des 30 milliards d’euros d’encours, soit une augmentation de +15 %. Cette croissance est marquée par une forte hausse des encours des fonds solidaires, ainsi que par un effet de marché positif qui a permis d’augmenter considérablement les dons faits aux associations. L’épargne salariale solidaire joue encore cette année un grand rôle dans cette dynamique (+17,6 %, soit +2,7 milliards d’euros), et les investissements des fonds solidaires atteignent 680 millions d’euros (en flux), ce qu’il va falloir intensifier pour 2024, entre autres en poursuivant des actions de communication grand public.

Nous continuerons à travailler pour une évaluation de l’impact social robuste des investissements et des financements, ce qui permettra de définir clairement ce que recouvre la finance solidaire.

Quels sont vos grands chantiers pour la suite ? 

Nos trois priorités pour les années à venir sont d’abord liées au renforcement de la formation des réseaux des grands distributeurs des produits de la finance solidaire, mais aussi à l’exploitation de la formidable quantité de données que nous collectons chaque année au service du développement des investissements et des financements à impact social.

Enfin, nous continuerons à travailler pour une évaluation de l’impact social robuste des investissements et des financements, ce qui permettra de définir clairement ce que recouvre la finance solidaire. Les épargnants pourront alors faire leurs choix en pleine connaissance de cause. C'est, à ma connaissance, le meilleur moyen de lutter contre le social ou le greenwashing.