Intégrer la finance durable dans un contrat d'assurance vie, rien de plus de facile ! Une manière vertueuse de faire fructifier son capital, en contribuant positivement à l’environnement et à la société. Pour éviter certains écueils, comme le "greenwashing" et des critères ESG parfois fluctuants d'un fond à l'autre, il convient de choisir avec soin les fonds verts à glisser dans son portefeuille d'unités de compte.
Attention ! Avant d’allouer une part significative de son épargne dans la finance durable, il est essentiel d’évaluer sa propre appétence pour ce type de placement et d’envisager cela comme un investissement à moyen-long terme. Cela tombe bien ! Dans le cadre de sa mission de conseil, votre intermédiaire financier doit désormais vous interroger sur vos "préférences de durabilité", c'est-à-dire vos souhaits en matière d'investissement durable.
1. Opter pour des fonds labellisés ISR (Investissement Socialement Responsable)
- De nombreux assureurs ou établissements bancaire proposent désormais des fonds d’investissement labellisés ISR. Ces fonds sélectionnent des entreprises et des projets selon des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
- Cependant, les critères ESG sur la base desquels se fondent les sociétés de gestion pour choisir les actifs qui composent leurs fonds d'investissement responsables sont souvent variables. Cette absence de standard peut induire en erreur, car chaque fonds ou gestionnaire peut interpréter différemment ce qui est considéré "responsable".
- Recherchez les labels reconnus (ISR français, Greenfin, Finansol) et demandez à votre conseiller en gestion de patrimoine des détails sur la performance et la stratégie de ces fonds.
2. Choisir des fonds "Green Bonds" (Obligations vertes)
- Les obligations vertes financent des projets à impact environnemental positif (énergies renouvelables, gestion des déchets, etc.).
- Bien que ces options permettent de financer directement des projets durables, il est essentiel de veiller aux frais appliqués, souvent plus élevés que pour les fonds classiques, et de vérifier que les projets financés répondent bien à des critères de durabilité.
3. Privilégier les fonds thématiques durables
- Les fonds thématiques ciblant les énergies renouvelables ou la transition énergétique peuvent être attractifs, mais les épargnants doivent être conscients que ce sont souvent des investissements à long terme.
- En 2022, alors que les marchés ont connu une année difficile, les fonds responsables ont été particulièrement affectés en raison de leur dépendance à des changements d'infrastructures ou de comportements à long terme. Par conséquent, assurez-vous de la performance du fonds dans lequel vous souhaitez investir.
4. Utiliser un mandat de gestion "responsable" ou "durable"
- Il est possible de souscrire un mandat de gestion durable, géré par des experts qui privilégient une stratégie ESG. Cela permet aux épargnants de déléguer la gestion tout en s’assurant que les placements sont alignés avec leurs valeurs.
- Attention cependant : pour beaucoup, une gestion pilotée signifie de faire totalement confiance au gestionnaire, alors que les frais peuvent être plus élevés que pour les fonds classiques. Assurez-vous de bien comprendre les frais et de demander une transparence maximale.
5. Évaluer la performance extra-financière des fonds
- La finance durable impose de s’informer sur les impacts environnementaux et sociaux des fonds. En théorie, cette transparence est assurée par les gestionnaires, mais la masse d’informations peut être décourageante : lisez a minima le Document d'Informations Clés (DIC) concernant chaque fonds.
- Vérifiez les engagements concrets pris pour réduire l'empreinte carbone ou favoriser la diversité, et ne vous contentez pas des affirmations de durabilité. Cette mission sera plus facile avec l'obligation faite aux entreprises de rédiger des rapports de durabilité à partir de 2025, prévue par la directive européenne CSRD.
6. Privilégier les assureurs engagés dans la finance durable
- Certains assureurs ou établissements bancaires se distinguent par leur implication dans le développement de fonds responsables. Bien que cette démarche soit positive, une part significative des clients peut se montrer déçue par les performances et inciter à la prudence.
- Les épargnants doivent aussi vérifier si les fonds responsables représentent une part équilibrée et cohérente de leur portefeuille.
7. S’informer et poser des questions
- La question des fonds responsables est parfois dogmatique, et les épargnants doivent bien comprendre les objectifs de ces placements, souvent orientés moyen-long terme. N’hésitez pas à questionner votre conseiller pour vérifier la cohérence entre vos attentes et la réalité des fonds proposés.
- Par ailleurs, avec des obligations légales imposant une part de fonds responsables dans certains produits, il est crucial de rester vigilant vis-à-vis du greenwashing, en s’assurant que la norme utilisée n’est pas "baroque" et que les frais sont justifiés.
Merci à Philippe Le Chevalier, conseiller en gestion de patrimoine.