Plusieurs ONG appellent à des annulations de dettes de pays dépendants du pétrole.
©drpepperscott230/Pixabay
Environnement

Emploi : les travailleurs des énergies fossiles de plus en plus tentés par les renouvelables

Dans un rapport publié début décembre, le site Oilandgasjobsearch.com et l’entreprise de recrutement Brunel montrent que les travailleurs du secteur des énergies fossiles sont plus nombreux que jamais à vouloir se tourner vers les énergies renouvelables. Un changement de vocation qui est principalement motivé par les conditions de travail offertes par le secteur de l'électricité verte.

Et si la transition énergétique passait aussi par les travailleurs de l'industrie ? C’est ce que cherche à montrer une étude annuelle du site Oilandgasjobssearch.com et du cabinet de recrutement Brunel.

Réalisé sur un échantillon de 22 000 personnes évoluant dans les secteurs des énergies fossiles et renouvelables dans 191 pays à travers le monde, le rapport révèle que 56% des travailleurs du gaz et du pétrole veulent désormais travailler dans les énergies renouvelables. Ce chiffre marque une progression considérable par rapport à l’année précédente, où seulement 38% d’entre eux étaient prêts à franchir ce pas.

Un secteur qui n’attire plus les jeunes

Le premier constat de ce rapport est le manque d’intérêt des plus jeunes pour l’exploitation pétrolière et gazière. Les 25-29 ans sont ainsi 25% plus sensibles que les plus âgés à quitter ce secteur pour travailler dans l’éolien ou l’énergie solaire. Parmi les raisons les plus évoquées pour expliquer les raisons de ces départs, on trouve en tête le "mode de vie" avec 25% des votes, suivi par les "salaires trop bas" à 21%, juste devant " l’absence de reconnaissance sociale" à 20%. 

La question du revenu est l'un des principaux marqueurs du changement de paradigme. Alors que le secteur du pétrole était renommé pour ses rémunérations avantageuses, il fait désormais quasiment jeu égal avec les énergies vertes dans certaines parties du monde. C’est notamment le cas en Amérique du Nord, où les travailleurs du fossile gagnent en moyenne 92 329$ par an, alors que ceux dans le renouvelable y sont rémunérés 97 121$.

Mais le salaire n’est plus le seul facteur qui pèse dans les recherches d’emploi. Les candidats sont également intéressés par les avantages sociaux qui sont proposés par le secteur de l’électricité verte. On retrouve notamment les plans de santé (47%), le logement (21%) ou encore des horaires de travail plus flexibles (19%).

"Avec de plus en plus de travailleurs gravitant vers les énergies renouvelables, il est probable que l’industrie continuera de voir ceux des secteurs traditionnels en sortir", note notamment le rapport. "Les salaires plus élevés offerts par les secteurs des énergies renouvelables rendent les postes dans ces domaines plus attrayants, ce qui ajoute à la pression à laquelle sont confrontés les recruteurs dans le secteur pétrolier et gazier".

Les jeunes ne sont cependant pas les seuls à vouloir quitter leur travail dans le pétrole et le gaz. 73% des employés disaient chercher d’autres opportunités ailleurs en 2020, contre 56% en 2019. Rejoindre les industries liées aux éoliennes offshores ou les panneaux solaires arrive en tête des motivations pour 38% des travailleurs, suivi par le secteur de la construction à 30%. 

Les énergies renouvelables sont vues comme un avenir plus sûr

Lorsqu’on leur demande les principales raisons pour lesquelles ils souhaitent se tourner vers ce domaine, les travailleurs répondent qu'il s'agit à la fois en raison de la prise de conscience climatique, mais également par crainte pour leurs emplois : 63% des personnes interrogées pensent ainsi que le changement climatique va avoir un impact sur le futur de l’industrie de l’énergie.

Le rapport explique également ce gain d’intérêts pour les énergies propres par le contexte particulier de l’année 2020. Les énergies fossiles ont été grandement affectées par la pandémie de Covid-19, entrainant des baisses de salaires et des suppressions d’emplois.

En réponse, les candidats cherchent avant tout des opportunités de long-terme, qu’ils estiment trouver plus facilement dans le secteur de l'électricité propre, appelée à devenir l’énergie de demain. C’est notamment déjà le cas en Europe, où les énergies renouvelables ont dépassé le pétrole, le gaz et le charbon dans le mix énergétique en 2020 pour la première fois dans l'histoire. 

"Les travailleurs de l'industrie savent aussi bien que quiconque que, bien qu'il leur reste encore quelques bonnes années, l'équilibre se déplace vers les énergies renouvelables et devient donc plus stratégique dans la façon dont ils planifient leur cheminement de carrière", explique Hari Singh, le directeur des ventes à Oilandgasjobsearch.com

Ce changement d’attitude des travailleurs du gaz, du charbon et du pétrole s’inscrit ainsi dans un contexte politique de mobilisation nécessaire face au réchauffement climatique. Lors de la COP26 de Glasgow, une trentaine de pays, parmi lesquelles des producteurs de pétrole importants comme les États-Unis ou le Canada, ont signé un accord visant à mettre un terme au financement des énergies fossiles dès 2022, et de rediriger leurs investissements vers la production d‘électricité verte.

Vous avez apprécié cette information ? Abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici ! 

Pour aller plus loin et agir à votre échelle, découvrez notre guide Idées Pratiques #9 : Comment vivre presque sans plastique ?
Au sommaire : état des lieux de la place du plastique dans nos vies, conséquences sur l'Homme et l'environnement, solutions pour s'en débarrasser... 68 pages de solutions pour passer à l'action.

Cliquez ici pour découvrir et commander votre guide Idées Pratiques.

#TousActeurs