©ROBIN VAN LONKHUIJSEN / ANP / AFP
Environnement

Europe : les énergies renouvelables ont dépassé les fossiles en 2020

Les énergies renouvelables progressent toujours. En Europe, elles ont dépassé les fossiles durant l'année 2020.

En 2020, la production électrique européenne a fait la part belle aux énergies renouvelables. Pour la première fois, leur capacité a dépassé celle des énergies fossiles. Selon le rapport annuel conjoint des cabinets d'études Ember et Agora Energiewende, publié ce 25 janvier, les énergies vertes sont ainsi devenues la première source d'électricité de l'Union européenne. Elles ont produit 38 % de la demande, contre 34, 6 % l'an passé. Les énergies fossiles, pour leur part, sont tombées à 37 %. Ces performances ont été tirées par l'éolien et le solaire qui ont vu leur production augmenter respectivement de 9 et 15 %. 

"Les énergies renouvelables dépassant les fossiles sont une étape importante dans la transition énergétique propre de l'Europe. Cependant, ne soyons pas complaisants. Le Green Deal européen nécessite quelque 100 TWh d'ajouts annuels d'énergies renouvelables, soit un doublement de la vitesse de déploiement observée en 2020. Les programmes de relance post-pandémique doivent donc aller de pair avec une action climatique accélérée", estime le directeur d'Agora Energiewende, Patrick Graichen, cité dans le communiqué. En effet selon le rapport, cette croissance, bien qu'encourageante, est encore trop lente pour atteindre les objectifs fixés par le Pacte vert d'ici à 2030 : il faudrait alors tripler la production du vent et du soleil. Des efforts sont encore à faire pour les 27 donc, bien que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoie de nouveaux records en 2021. L'éolien et le solaire "ont augmenté de 51 térawattheures en 2020, et bien que ce ne soit pas un record, il était bien au-dessus de la moyenne de 38 TWh/an de la dernière décennie. Mais les ajouts annuels devront presque tripler pour atteindre environ 100 TWh/an afin d'atteindre l'objectif de l'Europe à l'horizon 2030 de 55 % de réduction des émissions de GES", pointe le rapport. 

Pays-Bas, France, Suède, Danemark... Les bons élèves

Les Pays-Bas caracolent en tête du classement en enregistrant la plus forte augmentation de production solaire et éolienne (+ 40 % en 2020), rattrapant ainsi leur retard de ces dernières années par rapport à leurs voisins européens. Dans l'Hexagone, ces deux seules sources vertes ont pour la première fois dépassé l'ensemble de la production fossile. Une performance déjà atteinte par la Suède ou encore le Danemark. Ce dernier est pour sa part le premier pays producteur d'énergie solaire et éolienne, qui couvre 62 % des besoins électriques du pays, loin devant les autres nations alors que la moyenne européenne table à 20 %. 

Enfin, le rapport pointe également quelques retardataires, certains pourtant avec "d'excellentes conditions pour l'énergie solaire et éolienne". Le Portugal, la Roumanie, l'Autriche, l'Italie ou encore la Bulgarie "ont à peine connu une croissance depuis 2015".

Chute du charbon, maintien du gaz

Côté fossile, la production de charbon a plongé de 20 % cette dernière année. Sur ce volet, presque tous les pays de l'Union ont vu leur production chuter et l'Allemagne, plus gros producteur de l'UE a même enregistré une baisse de 22 %. Depuis 2015, le charbon a également diminué de près de moitié, de quoi éviter 320 millions de tonnes de CO2 par an, estime l'étude. S'il n'a fourni que 13 % de la demande électrique en 2020, il devra impérativement être amené à zéro d'ici 2030 pour permettre à l'Europe de réduire ses émissions de 55 %, selon la Commission européenne

En revanche, le rapport précise que ces chiffres, si prometteurs soient-ils, ne sont pas seulement dus à l'exponentielle croissance des renouvelables, mais plutôt tirés par la crise sanitaire qui a fait chuter la demande électrique globale. En outre, la production de gaz, malgré une petite baisse de 4 % cette année, s'est globalement maintenue. De quoi compenser le déclin du charbon. 

Enfin dans le secteur des énergies décarbonées, le nucléaire a quant à lui enregistré une chute record de 10 % en 2020. En cause notamment, la fermeture définitive de quelques centrales et la course des Européens vers sa sortie totale : prévue en 2022 pour l'Allemagne, 2025 pour la Belgique, 2030 pour l'Espagne et une réduction en France d'ici 2035 de moitié de son mix électrique. Il s'agit en tout cas cette année de "la plus grosse chute depuis au moins 1990, précisent les auteurs de l'étude. C'est encore plus grand qu'en 2011, lorsque l'Allemagne a fermé des centrales nucléaires après Fukushima".

Globalement, l'électricité européenne est aujourd'hui plus "propre" de 29 % qu'en 2015. Mais malgré une belle diminution du charbon ces dernières années, le gaz toujours bien installé a freiné la baisse globale des émissions. Au-delà de ces résultats "significatifs", "l'Europe compte sur l'énergie éolienne et solaire pour garantir non seulement l'élimination progressive du charbon d'ici 2030, mais également pour éliminer progressivement la production de gaz, remplacer les centrales nucléaires en fermeture et pour répondre à la demande croissante d'électricité des voitures électriques, des pompes à chaleur et des électrolyseurs", résume l'analyste Dave Jones de chez Ember.

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