Ils sont essentiels à notre survie alimentaire et font particulièrement parler d'eux à l'heure où la France est plongée dans une grave crise sanitaire. Tout d'abord, parce qu'à l'heure du confinement, ils ont besoin de bras pour leurs travaux de printemps : près de 200 000 Français se sont d'ailleurs inscrits sur la plateforme "Des bras pour ton assiette" afin de leur venir en aide (récolte, semis, et autres activités). Ils font également parler d'eux parce que la question de l'ouverture des marchés alimentaires, qui permettent aux Français de s'approvisionner en circuits courts, est dans ce contexte, controversée. Pour soutenir les producteurs de l'Hexagone, le ministre de L'Économie Bruno Le Maire a d'ailleurs lancé un appel auprès des acteurs de la grande distribution le 24 mars dernier, leur demandant de s'approvisionner auprès des agriculteurs français.
Au-delà de leur caractère essentiel à notre survie, les agriculteurs s'inscrivent également aujourd'hui dans la transition alimentaire des Français. Impossible d'y échapper : mettre plus d'écologie dans notre assiette implique nécessairement d'avoir recours... aux produits de proximité ! N’oublions pas que nos producteurs nous permettent notamment de consommer des produits qui n'ont pas fait le tour du monde.
De nouveaux choix dans les pratiques agricoles
Quid d’ailleurs de la transition écologique au sein-même des pratiques agricoles ? Au-delà du choix d’un mode d'agriculture plus sain (raisonnée, bio), mettre plus d'éco-responsabilité dans ses pratiques passe également par "de nouveaux choix de gestion, d'achats, d'organisation du travail, par des investissements, et par la sensibilisation du personnel", rappelle l'ADEME. Sur ce point, les mœurs semblent évoluer peu à peu. Prenons l'exemple du choix de la seconde main pour le matériel agricole, un choix de plus en plus convoité par les agriculteurs, qui permet non seulement de limiter leurs frais mais également de participer à l'économie circulaire. Ceux-ci passent par exemple par des sites d'annonces comme la plateforme Agriaffaires, où ils vont trouver des tracteurs d'occasion, des moissonneuses batteuses, des bennes agricoles... "Depuis sa création en France, il y a près de 20 ans, nous mettons en relation des vendeurs, concessionnaires et négociants de matériel, avec des acheteurs, professionnels du monde agricole (agriculteurs, entrepreneurs, coopératives, etc.…) explique Thomas Churchill, DG de de MB DIffusion - qui permet de géolocaliser l'ensemble du matériel à vendre dans un rayon situé entre 20 km et 200 km. À ce jour, 270 000 annonces sont consultables sur notre plateforme et environ 15 000 sont ajoutées chaque jour."
Si ce genre de leviers d'action ont leur importance, ils peuvent aujourd'hui s'inscrire pour les agriculteurs dans une démarche plus globale de transition écologique. Lancé par la Commission nationale du débat public (CNDP) au salon de l'Agriculture en février dernier, un vaste débat national sur l'agriculture est d'ailleurs mis en place dans toute la France : celui-ci aborde entre autres la question de la transition agro-écologique. Il est possible de déposer un avis ou une contribution jusqu'au 30 juin.
En attendant, même en temps de confinement, les régions s'organisent pour permettre à leurs habitants d’encourager les producteurs français en s'approvisionnant en produits de proximité, en leur proposant par exemple des cartes interactives pour faire leurs achats en circuits courts. Manger local (et de saison), est en effet un moyen - pour ce qui est des fruits et légumes par exemple - de consommer des produits présentant parfois des défauts esthétiques qui auraient été rejetés par la grande distribution classique : c’est aussi savourer des aliments au maximum de leurs qualités nutritionnelles car ceux-ci ont été récoltés à maturité. Ils ont nécessairement davantage de goût. À partir du moment où “ils sont optimisés et sous certaines conditions”, les circuits courts présentent en outre “un potentiel intéressant en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre”, précise par ailleurs l’Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME) dans un avis sur le sujet publié en juin 2017.
En partenariat avec Agriaffaires.
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