Aucun objectif n’est chiffré pour les éoliennes dans le projet énergétique.
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Environnement

La transition énergétique aura des effets limités sur l'emploi en France

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La transition énergétique n'aura pas pour conséquence des destructions ou créations massives d'emplois en France, selon une note d'analyse publiée mercredi par le Conseil d'analyse économique (CAE), un organe d'expertise rattaché à Matignon.

Pour prévoir les effets de la décarbonation de l'économie sur l'emploi, les quatre économistes auteurs de la note ont modélisé les effets de l'instauration d'une taxe carbone de 100 euros par tonne d'émissions de dioxyde de carbone (CO2).

"Cette taxe aura des répercussions limitées sur l'emploi en France" car "les entreprises adapteront sans doute leur énergétique en conséquence", parce que le prix du carbone sera probablement harmonisé au niveau européen et qu'un mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (taxe carbone aux frontières) sera instauré, postulent encore les chercheurs.

Les entreprises se détourneront ainsi des énergies les plus émettrices de CO2 au profit d'autres sources d'énergie qui le sont moins, leur permettant de "diminuer le niveau d'émissions sans trop réduire les quantités produites", selon la note.

Relativiser la création d'emplois verts

La taxe aura toutefois pour conséquence une récession si ses revenus ne sont pas redistribués sous forme de réduction d'impôts pour les ménages et de baisse de cotisations sociales pour les entreprises. En cas de redistribution, l'effet sera positif sur la croissance (+0,3 %).

Les conséquences sur l'emploi sont analogues, selon ces modélisations : sans redistribution, 167 000 emplois seront détruits à l'horizon 2030, mais avec une redistribution, 92 000 postes seront créés.

"Si les arguments du 'job killing' sont faibles, l'idée que la transition serait massivement créatrice d'emplois verts doit aussi être relativisée", tempèrent les chercheurs. Un emploi vert est un emploi associé à une activité ayant une faible intensité carbone.

Les économistes relèvent que les écarts d'émissions d'énergie entre entreprises sont plus importants à l'intérieur d'un même secteur qu'entre les différents secteurs de l'économie, ce qui montre que les entreprises les moins performantes ont d'importantes marges de progression. Et comme les prix de l'énergie devraient être amenés à augmenter durablement, les entreprises seront incitées à réduire leur consommation.

Les économistes font plusieurs recommandations pour réussir la transition énergétique, dont la mise en place d'un "prix plancher dynamique" pour le carbone de 150 euros la tonne aujourd'hui et d'environ 250 euros en 2030.

Avec AFP.

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