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Environnement

Dermatose: la ministre de l'Agriculture appelle à "l'apaisement"

La ministre de l'Agriculture Annie Genevard a appelé mercredi à "l'apaisement" face aux manifestations et blocages routiers qui se poursuivent malgré ses annonces sur l'amplification de la vaccination contre la dermatose dans le Sud-Ouest.

"C'est une colère qui vient de loin. Il faut la mesurer, il faut la comprendre. Il y a la question de la DNC (dermatose nodulaire contagieuse) qui, sur ce territoire d'Occitanie qui est un territoire pauvre, est une difficulté. Mais je le dis, d'abord, pas de violence (...) et pas de dégradation non plus", a-t-elle déclaré dans une interview sur RTL.

Se disant "préoccupée" par la situation, elle a souligné que les blocages routiers intervenaient au moment des fêtes. "Donc moi je dis pas de blocage (...) les Français sont auprès de leurs agriculteurs, mais s'ils empêchent les gens de rejoindre leur famille (...) là je pense que la population ne sera plus du tout d'accord. Donc j'invite chacun à l'apaisement à l'approche de Noël".

La dermatose nodulaire, qui touche les bovins mais n'est pas transmissible aux humains, a été le catalyseur de mobilisations d'un monde agricole exténué depuis une semaine, avec des actions particulièrement fortes dans le Sud-Ouest, déjà bastion de la contestation en 2024.

Une amplification de la vaccination

Mardi, la ministre a annoncé, à l'issue de deux réunions de crise à Matignon, une amplification de la vaccination dans dix départements du Sud-Ouest pour créer un "cordon sanitaire" qui s'étend au-delà des zones où la vaccination était obligatoire en raison de la détection de ces foyers.

Quelque 750.000 bovins sont concernés. Mardi soir, la ministre avait annoncé que la France disposait d'un stock de 500.000 doses déjà en passe d'être déployées dans la région et que l'armée avait été mobilisée pour aller chercher 400.000 doses supplémentaires dans la nuit aux Pays-Bas.

"La meilleure façon de protéger et d'éviter précisément qu'on ne perde des animaux est de vacciner", a-t-elle ajouté, ne remettant pas en cause la politique d'abattage total des foyers infectés, très contestée par la Confédération paysanne et la Coordination rurale.

Elle a enfin exclu un accompagnement policier des vétérinaires mobilisés pour la vaccination, dont certains ont été victimes de menaces, appelant à "abandonner toute violence".

Interrogée sur l'intervention du Premier ministre, au lendemain d'une séance de questions à l'Assemblée nationale tendue sur le sujet de la DNC, elle a nié être désavouée: "Avez vous déjà vu un Premier ministre qui, quand une crise est nationale ne s'en mêle pas".

Avec AFP.