La conférence de la dernière chance ? Face à la réalité du changement climatique, les négociations de la COP26 se sont déroulées dans un climat tendu. Des militants de plusieurs ONG écologistes et organisations syndicales, se sont notamment rassemblés à Glasgow, à la veille de l'ouverture de la COP, le 31 octobre. S'adressant aux dirigeants mondiaux, ils ont réclamé des actions fortes pour réduire davantage les émissions de gaz à effet de serre. Si des tensions sur les objectifs ont persisté entre les différents pays, plusieurs engagements ont été annoncés pour renforcer la lutte contre le réchauffement climatique.
Un accord final en demi-teinte
Après un délai d'un jour supplémentaire, les 196 pays représentés à la COP26 sont parvenus à un pacte pour accélérer la lutte contre le changement climatique. Le "pacte de Glasgow" engage pour la première fois les Etats à "diminuer" le recours aux énergies fossiles, notamment le charbon, et à ne plus financer ces énergies. Cependant, cette exigence a fait l'objet d'une modification de dernière minute. Si à l'origine le texte proposait d'"accélérer la sortie du charbon", plusieurs pays dont la Chine et l'Inde ont exigé de reformuler cette phrase.
Le pacte de Glasgow met également sous le tapis la question de l'aide aux pays pauvres. Si l'accord de Paris prévoyait que les Etats les plus pollueurs allouent une somme de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 en direction des pays les plus touchés par le changement climatique, cette aide n'a toujours pas été allouée, et les pays développés se sont opposés à tout financement spécifique des "pertes et préjudices" déjà subis.
Des objectifs maintenus de neutralité carbone
Afin de maintenir l’objectif des 1,5°C de l’accord de Paris, les États ont confirmé leur volonté d’atteindre la neutralité carbone dans un futur proche. Si la plupart des pays se sont engagés pour l’horizon 2050, l’Inde s’est quant à elle fixée d’atteindre cet objectif en 2070. Quatrième plus important pollueur mondial, le pays ambitionne notamment de multiplier par dix ses capacités d’énergies non fossiles d’ici 2030, ainsi que de développer un réseau ferroviaire plus respectueux de l’environnement.
La fin du financement des énergies fossiles ?
Au cinquième jour de la conférence, une coalition d'une trentaine de pays, menée par le Royaume-Uni a annoncé vouloir mettre un terme au financement de projets d’énergies fossiles d’ici fin 2022. En plus de compter des investisseurs majeurs comme les États-Unis ou le Canada, les signataires ont décidé d’inclure pour la première fois le gaz et le pétrole dans les énergies fossiles, et de rediriger leurs investissements vers des énergies renouvelables.
Toutefois, cette annonce a été éclipsée par la décision de la Chine d’augmenter sa production de charbon de plus d’un million de tonnes. Premier consommateur de cette énergie fossile, le pays défend cette décision par le contexte de pénurie d’électricité et d’augmentation des prix de l’énergie.
Un accord majeur sur le méthane
Une centaine de pays, qui représentent 40% des émissions mondiales de méthane, se sont engagés à baisser leurs émissions de ce gaz à effet de serre d’au moins 30% d’ici 2030 par rapport à 2020. Issu des activités humaines liées à l'agriculture et aux déchets, le méthane est le deuxième gaz à effet de serre le plus important derrière le CO2.
S'il reste moins longtemps dans l'atmosphère, son effet de réchauffement est pourtant 80 fois supérieur à celui-ci. Selon une étude de l'université de Stanford publiée le 17 septembre, une baisse de 40% des émissions de méthane permettrait de réduire de 0,2°C la hausse des températures liées au réchauffement climatique.
Les pays s’engagent contre la déforestation
Considérées comme le poumon de la planète, les forêts jouent un rôle important contre le changement climatique en absorbant une partie des gaz à effet de serre générés par les activités humaines. Plus de 100 pays ont signé une déclaration pour lutter contre la déforestation et ses conséquences sur le climat et la biodiversité.
Avec des pays comme le Canada, le Congo ou le Brésil, les signataires représentent ainsi 85% des forêts mondiales. Selon l’ONG Global Forest Watch, c’est l’équivalent de 27 terrains de football de forêts qui disparaissent chaque minute actuellement pour notamment faire place aux cultures d’huile de palme ou de soja.
Une entente inédite entre la Chine et les États-Unis
C’est une annonce surprenante, au regard des tensions géopolitiques et commerciales qui persistent entre les deux grandes puissances. Mercredi 10 novembre, les États-Unis et la Chine ont annoncé avoir conclu un pacte de coopération pour lutter contre le réchauffement climatique.
Cet accord marque une avancée importante en raison du poids environnemental de ces pays, qui restent encore les deux plus grands pollueurs au monde. Si le contenu de l’accord n’a pas été dévoilé, l’émissaire américain pour le climat John Kerry et son homologue chinois Xie Zhenhua ont annoncé qu’il porterait notamment sur la déforestation et la réduction des gaz à effet de serre.
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