Masques jetables et pollution vont de pair. Fabriqués avec du plastique de type polypropylène - le même que celui que l'on trouve dans les couches pour bébé - ils peuvent en effet mettre jusqu'à 500 ans pour se décomposer dans la nature. Pour limiter leur impact, les masques réutilisables sont donc à privilégier.
L'entreprise française Géochanvre, basée en Bourgogne-Franche-Comté et spécialisée dans le textile en fibres naturelles comme le chanvre, le lin ou l'ortie, a décidé d'aller encore plus loin en se lançant dans la confection de masques biodégradables. Ceux-ci peuvent être portés 4 heures et ont la particularité de se décomposer facilement pour pouvoir finir au compost ou dans un pot de fleurs. Selon Gérald Bayette, directeur commercial de l'enseigne, l'idée de créer des masques est apparue au début de la pandémie : "C'était une conviction pour nous d'être une alternative au plastique, il fallait qu'on puisse fournir en France un masque écologique", soutient-il.
Une production locale
Le masque biodégradable est composé d'un feutre filtrant 100 % végétal fait avec du chanvre cultivé sans pesticide, et à moins de 200 km autour de l’unité de production ; d’un voile protecteur foncé en acide polylactique (PLA) qui est une matière plastique biodégradable d'origine végétale à base d'amidon de maïs ; d'une bande élastique qu'il est possible de retourner à l'enseigne une fois le masque usagé et "jeté" ; ainsi que de mousse de protection (au niveau du nez et du menton).
Dans une volonté de tendre vers le zéro déchet et limiter le plus possible la pollution, le masque ne contient pas d'additif ou de colle. Un détail rendu possible grâce à un procédé d’hydroliage breveté par Géochanvre en 2014 qui lie les matériaux avec de l'eau sous forte pression. Ce qu'explique la PME dans une vidéo de présentation :
Une démarche éthique, sociale et solidaire
Le masque de l'enseigne répond aux normes définies par la Direction générale de l’Armement (DGA) qui est chargée de tester et vérifier l'efficacité de filtration de particules des masques et déterminer s'ils protègent assez ou non. Avec une efficacité de filtration de 89 % cela permet au masque d'être fabriqué et vendu en grande quantité. D'ailleurs, 250 000 modèles sont fabriqués chaque mois.
Et cela dans une démarche sociale et solidaire puisque le montage des masques se fait à Cheney et Auxerre, en Établissement et service d'aide par le travail (ESAT) par des salariés en situation de handicap.
Ce masque biocompostable s'adresse aux particuliers, mais aussi aux entreprises et collectivités. Certaines collectivités comme le département de l'Yonne et la région Bourgogne-Franche-Comté n'ont pas donné de subventions directes à Géochanvre, mais ont en revanche acheté en grande quantité des masques afin de soutenir l'entreprise dans sa démarche. Disponible depuis fin mars, le modèle est vendu et expédié de deux manières : soit en kit à monter soi-même par lot de 50 exemplaires à 60€ ou par lot de 400 exemplaires à 380€, soit déjà monté et prêt à l'emploi par lot de 350 exemplaires à 350€.
Retrouvez la chronique des solutions d'ID chaque lundi à 10h20 sur RCF ou dans le player ci-dessous :
Vous avez apprécié cette information ? Abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici !
Pour aller plus loin et agir à votre échelle, découvrez notre guide « La mode éthique dans nos dressings ».
Au sommaire : interviews, quiz, conseils et astuces… 68 pages de solutions pour se mettre à la mode éthique !
Pour en savoir plus et commander votre guide, c’est par ici.
Merci ! #TousActeurs.
Après les "déserteurs" et les "bifurqueurs", qui sont les "écotafeurs" ?
