Cette directive, qui doit en principe être transposée en droit français en juin 2026, obligera les entreprises à indiquer le salaire ou une fourchette de salaires dans les offres d'emploi, ce que seules 46 % font aujourd'hui, indique l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) après avoir interrogé 600 entreprises du secteur privé ayant recruté un cadre au cours des 24 derniers mois.
L'employeur ne pourra pas non plus demander au candidat son salaire précédent, ce que 60 % des entreprises françaises font "systématiquement ou souvent" et 14 % "parfois".
Enfin, la directive instaurera pour les salariés un droit à obtenir des informations sur les niveaux de rémunération de leurs collègues occupant un travail de "valeur égale" au leur, alors que 66 % des entreprises ne donnent pas accès à des grilles salariales en interne.
Les cadres français, dont 2 000 ont été interrogés par l'Apec, sont à 64 % favorables à ce que les salaires de chacun soient connus de tous dans l'entreprise, soit à peu près autant que leurs homologues allemands (67 %), espagnols (63 %) ou italiens (59 %), dont 800 ont été sondés dans chacun des trois pays.
Mais "les cadres français jugent plus sévèrement leurs entreprises en matière de transparence salariale", a expliqué lors d'une présentation de l'enquête à la presse la directrice générale adjointe de l'Apec Laetitia Niaudeau. 46 % des cadres en France estiment ainsi que la politique de rémunération de leur entreprise est "opaque", contre 38 % en Allemagne, 33 % en Espagne et 28 % en Italie.
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La transparence se heurte souvent aux réticences des managers, notamment en France où 62 % redoutent des conflits dans leur équipe en cas de transparence sur la rémunération.
La directive pourrait conduire à des augmentations, notamment pour les femmes cadres qui en 2025 restent payées 6,8 % de moins que leurs homologues masculins à poste et profil équivalents, selon une autre étude également publiée par l'Apec mardi.
"Il y aura un effet de rattrapage", anticipe Laetitia Niaudeau, selon laquelle "certaines entreprises ont commencé à provisionner" à cette fin. La mise en conformité sera en outre "un processus exigeant en temps et en ressources, qui pourrait représenter un coût significatif pour les entreprises", selon l'étude.
Avec AFP.