Selon l’Ademe, un aller-retour Paris-New York en avion représente 20% des émissions annuelles d’un français moyen.
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Entreprises

Temps de Trajet Responsable (TTR) : des jours de congés pour voyager bas-carbone

Pour encourager ses salariés à préférer le train à l'avion pour leurs weekends prolongés, une entreprise française leur propose des jours de congés éco-responsables.

Avec l’arrivée des beaux jours et les jours fériés, beaucoup de salariés sont tentés de poser des congés le temps d’un voyage. Mais, par souci de rapidité, l’avion est souvent privilégié pour s'accorder un long weekend loin du quotidien. 56% des Français déclarent prendre l’avion occasionnellement, d'après une enquête de la Fondation Jean Jaurès.

Lorsque l’on n'a que quelques jours devant soi, il est compréhensible de ne pas vouloir en passer une grande partie dans les transports, et préférer la solution la plus rapide. Mais les voyages en avion sont une source non négligeable de pollution. Selon l’Ademe, un aller-retour Paris-New York représente 20% des émissions annuelles d’un Français moyen.

Des congés éco-responsables

C’est pourquoi une entreprise française, Ubiq, expérimente depuis fin février les TTR, Temps de Trajet Responsable. Les salariés peuvent poser des congés en plus, s’ils présentent la preuve qu’ils voyageront de manière responsable pendant ceux-ci. C’est-à-dire en train ou en covoiturage plutôt qu’en avion ou voiture individuelle. "Le Temps de Trajet Responsable permet à chaque collaborateur d’obtenir un jour tous les 6 mois soit deux jours maximum par an. Ces journées peuvent aussi être prises en plusieurs demi-journées pour plus de flexibilité. Cela s’applique donc notamment aux voyages en Europe en train", précise Margaux Beaunez d’Ubiq.

Plusieurs voyages ont ainsi été entrepris par les salariés, jusqu’à Milan par exemple. Selon le calculateur de l’Ademe, l’empreinte carbone d’un tel trajet en avion est de 147 kg CO2e rejetés dans l’atmosphère, contre seulement 2kg CO2e pour le train. Si la durée du voyage est rallongée, de 1h25 à 7h48 en moyenne pour aller jusqu’à Milan, l’impact environnemental est résolument bien plus important.

La RSE au service des employés et du climat

D’autant plus que les salariés peuvent mettre ce temps à profit. "Le collaborateur est invité à travailler uniquement si c’est possible et quand il en a la possibilité lors de son voyage. Une connexion limitée permettra par exemple de répondre à quelques e-mails, de lire une étude ou de réfléchir à un sujet de fond. Puis de profiter pleinement de son week-end à impact carbone limité."

En France, l’initiative d’Ubiq fait parler d’elle, mais ne semble pas avoir encore rencontrée d’écho dans d’autres entreprises. Au Royaume-Uni, la campagne "Climate Perks" encourage de la même façon les entreprises à accorder aux salariés deux jours de congés par an pour leurs voyages personnels responsables. 70 entreprises s’étaient engagées avant la crise du Covid, qui a ralenti son développement. Aujourd’hui au moins quatre employeurs ont sauté le pas. Une façon de mettre concrètement la RSE au service des salariés et de l’environnement.

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