"Quand cela est possible, je demande aux entreprises de permettre à leurs salariés de travailler à distance". Alors que le pays prend peu à peu des airs de scénario signé Christopher Nolan, Emmanuel Macron a annoncé jeudi 12 mars une série de mesures d'urgence pour faire face à la propagation du virus COVID-19. Parmi lesquelles, le développement du travail à distance : "Nous avons beaucoup développé le télétravail, il faut continuer cela, l'intensifier au maximum", selon le président.
Loin d'être une mesure de prévention inédite, le télétravail est effectivement un outil déjà largement utilisé dans l'Hexagone pour certaines catégories professionnelles. Et il tend à se développer : selon une enquête Ifop, en 2018, 29 % des salariés du secteur privé ont pratiqué le télétravail de façon occasionnelle ou régulière, contre 25 % l'année précédente.
Alors que l'ensemble des établissements scolaires, de la crèche à la fac, ont affiché portes closes dès ce matin et jusqu'à nouvel ordre, les entreprises se vident elles aussi de leurs salariés. Vendu comme la solution pour éviter tout déplacement dans un contexte si inédit que celui-ci, le télétravail présente aussi d'autres bienfaits : productivité, baisse de la pollution, bien-être...
Faire baisser les pics de pollution
Selon l'Insee, sept Français sur dix utilisent leur voiture pour se rendre au travail. Alors que le secteur des transports est l'un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre en France, pour limiter les trajets journaliers domicile-bureau, bureau-domicile, le gouvernement a assoupli la réglementation encadrant la pratique du télétravail à l'automne 2017. S'il ne s'agit pas d'un droit pour le salarié, celui-ci peut "en théorie" s'appliquer à toutes les catégories professionnelles, précise le ministère. Selon l'AFP, une étude menée l'an passé sur la ville de Lille évaluait entre 3 et 5 % la baisse des émissions, après simulation de taux plus ou moins élevés de télétravailleurs dans la métropole.
Et si nombre d'employeurs sont de plus en plus favorables au développement de cette pratique pour leurs salariés, les bie-faits qu'entraîne le télétravail sur leur productivité devrait terminer de les convaincre.
Booster la productivité
En effet, outre les émissions de CO2 liées aux déplacements effacées, le télétravail se traduit aussi par du temps gagné sur sa journée. Plusieurs études compilées de deux chercheurs américains démontraient déjà en 2007 des effets positifs du "homeworking" sur le travail effectué : plus grande autonomie, gain de temps, liberté d'organisation, réduction de la fatigue, réduction des coût liés aux transports, meilleure concentration, gain de productivité, baisse de l'absentéisme...
Quelques bienfaits également confirmés par le ministère de l'Economie en 2019. Pour les entreprises, "le télétravail permet : d'accroître la production et la productivité de l'ordre de 5 à 30 %, de réaliser des économies d'échelle sur les locaux et les dépenses courantes, d'améliorer la qualité de vie de ses salariés au travail et par conséquence d'accroitre leur motivation et leur implication, de faire baisser l'absentéisme et le turn-over", précise Bercy. Quant aux salariés, ceux-ci bénéficient "d'économies de temps, notamment celui passé dans les transports, une meilleure gestion du temps de travail, une plus grande autonomie dans la gestion des tâches, une meilleure concentration entraînant une meilleure productivité, une meilleure gestion du rapport entre la vie personnelle et la vie professionnelle."
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