Petit électroménager rime-t-il nécessairement avec obsolescence programmée ? Non, selon le groupe SEB, leader mondial du secteur. À l’heure où les Français sont une grande majorité à juger pertinent d’interdire cette pratique au sein de l’Union Européenne*, la société bourguignonne, propriétaire des marques Moulinex, Rowenta ou encore Tefal, a justement fait le choix de la réparabilité.
Il faut dire qu’avec 12 produits neufs vendus à la seconde, pour 350 millions commercialisés chaque année, le groupe a une forte responsabilité environnementale, reconnaît Joël Tronchon, Directeur du Développement Durable de SEB. D’où le choix, il y a maintenant une dizaine d’années, de développer un modèle basé sur l’optimisation du cycle de vie de ses fers à repasser, aspirateurs et autre sèche-cheveux.
CHIFFRES CLEFS
- Plus 34 000 collaborateurs dans le monde
- 12 produits vendus par seconde
- 350 millions de produits commercialisés chaque année dans près de 150 pays
- Plus de 40 sites industriels dans le monde
- Chiffre d'affaires de 6,812 Milliards d'€
"Cela commence par les fabriquer de façon à ce qu’ils soient réparables, détaille-t-il. C’est-à-dire arrêter de souder les produits parce que c’est plus profitable, opter systématiquement pour des rivets ou encore stocker six millions de pièces détachées pendant au minimum 10 ans après l’arrêt de fabrication du produit". À la clé, des coûts supplémentaires pour le groupe, mais surtout un vrai retour sur investissements, promet-il : aujourd’hui, la réparabilité d’un produit amène une vraie valeur ajoutée, et permet d’augmenter la notoriété de la marque, et donc la loyauté des consommateurs.
À ce jour, le groupe estime à 500 000 le nombre de produits réparés chaque année en France, et huit millions au global. Pour ce faire, il s’appuie sur quelque 220 réparateurs agréés en France, pour 6 200 à travers le monde. "Pas encore assez", regrette cependant Joël Tronchon, alors que les habitudes sont encore contrastées entre pays émergents, où la réparation s’avère souvent une nécessité faute de moyens, et pays "matures", où certains obstacles limitent encore le développement de la filière.
Mais la stratégie RSE de SEB, orientée vers l’économie circulaire, ne s’arrête pas là. Alors que la production de petit électroménager implique nécessairement la génération de déchets en tous genres partout sur la planète, le groupe mise également gros sur le recyclage. "Grâce aux nombreux éco-organismes dédiés, les produits électriques et électroniques sont généralement bien recyclés et ont droit à une seconde vie, poursuit Joël Tronchon, même si l’exercice s’avère plus compliqué lorsqu’il s’agit de poêles et de casseroles, pour lesquelles les incitations à recycler sont moins nombreuses. Pour cette raison, nous avons pris l’initiative de réaliser des opérations de collecte. Le consommateur ramène son produit chez son distributeur et nous prenons en charge la collecte, le tri, de déconstruction et la valorisation des matériaux".
Rentable, une telle opération ? Oui, assure le responsable du développement durable du groupe : "En retour, les clients ont droit à un bon de réduction sur une gamme de produits, et cela génère des ventes additionnelles. Avec ce système, l’équilibre économique est positif".
À propos… du Groupe SEB
Leader mondial du petit équipement domestique (articles culinaires, petit électroménager), le groupe SEB s’est engagé depuis longtemps sur la voie du développement durable. Le respect de la personne et de l’environnement est notamment ancré solidement dans les fondamentaux de l'entreprise. Dans l’optique de mettre l’ensemble de ses métiers en ligne avec cette conviction, le Groupe a mis en place une stratégie basée sur 5 piliers élaborés en cohérence avec les Objectifs de Développement Durable définis par l’ONU : respect des personnes, cuisiner bon et sain, mieux vivre chez soi, révolution circulaire et agir pour le climat.
Réparabililité oui, mais qualité d’abord
Aujourd’hui, 93 % des produits SEB sont conçus pour répondre à l’objectif "10 ans réparables" du Groupe. Cet engagement implique la disponibilité, pour chacun des produits couverts, de pièces détachées pendant un minimum de 10 ans, "à des prix accessibles afin de rendre la réparation attractive". "Mais avant toute chose, faire du développement durable, c’est d’abord concevoir des produits de qualité qui vont durer dans le temps, ce qu’on a parfois tendance à oublier… Chez nous, la qualité est donc la première priorité", insiste Joël Tronchon.
*Données association HOP (Halte à l’obsolescence programmée)