Mathias Dufour, président du Think tank #Leplusimportant
Mathias Dufour
Entreprises

Changer de métier à l'aube de la transition écologique

Profiter de la transition écologique pour se réinventer professionnellement, c’est le défi de Mathias Dufour, président du think tank “#Leplusimportant” et responsable des “États généraux de l’investissement social pour une transition écologique et numérique inclusive”. Entretien.

En quoi consiste ce think tank ?

#Leplusimportant est une association qui rassemble presque 300 membres mobilisés sur une thématique commune : "Comment faire de la transition écologique et numérique un facteur d’inclusion professionnel ?" Nous avons constaté les fractures sociales et territoriales que pouvaient créer ces changements. Nous voulons permettre à tous de trouver sa place dans le monde professionnel.

Comment associez-vous la transition écologique à celle du numérique ?

Il y a des corrélations entre ces deux grandes transformations, elles ne sont pas indépendantes. Il faut les traiter ensemble. Nous nous penchons sur leurs conséquences sur les emplois et les compétences des individus. Elles sont inévitables alors nous proposons d’accompagner les travailleurs pour que chacun y trouve son compte en particulier les personnes peu qualifiées.

La transition écologique est-elle une opportunité pour plus d'inclusion professionnelle ?

Les conséquences de la transition écologique représentent une chance mais aussi un risque dans certains milieux professionnels. Pour l’industrie automobile par exemple, passer des moteurs thermiques à électriques ou hydrogènes va entraîner la disparition d’emplois spécifiques. Il faudra accompagner ces travailleurs vers des filières vertes comme la rénovation thermique de bâtiment ou l’économie circulaire. La transition écologique devrait créer des emplois mais ils seront très différents de ceux d’aujourd’hui. Nous manquons de visibilité sur ce sujet. C’est pourquoi nous recommandons la création d’un observatoire de l’inclusion professionnelle.

De quels moyens disposez-vous pour faire avancer les choses dans le domaine de la formation professionnelle à l'ère de la transition écologique ?

L’essentiel de nos ressources proviennent des dons et des cotisations de nos membres et nous recevons également quelques subventions publiques. Notre initiative est avant tout bénévole et s’appuie sur le temps que les experts des secteurs concernés par la transition acceptent de nous accorder.

Nous  essayons de nous mobiliser à notre niveau pour éclairer les décideurs et leur apporter des conseils concrets. Nous organisons des webinaires, des conférences et des colloques. Du 7 décembre 2021 au 25 janvier 2022, notre association collabore par exemplle avec le CNAM (Conservatoires national des arts et métiers) et plus de 100 organisations et acteurs partenaires pour créer les “États généraux de l’investissement social pour une transition écologique et numérique inclusive”. Cette initiative sert de laboratoire à idées pour nourrir le débat public et inspirer les décideurs, les entreprises et les territoires. L'objectif étant d'élaborer une cinquantaine de propositions.

Pouvez-vous citer des exemples marquants parmi les propositions des États généraux ?

Une des propositions les plus marquantes est celle concernant le plan d’investissement dans la transition inclusive. Ce type de projet avait déjà été mis en place par le gouvernement en 2017 avec un budget de 15 millions d’euros. Ce plan ne prenait pas en compte les conséquences de la transition écologique et numérique qui bouleversent des millions d’emplois et créent un besoin d'accompagnement. Nous souhaitons un vrai plan d’investissement public centré sur ces questions. 

La création de nouveaux outils techniques est essentielle. Nous voulons promouvoir des badges numériques qui permettent de reconnaître les compétences des actifs en temps réel."

Nous proposons également la mise en place d’une plateforme publique d’accompagnement professionnel. Aujourd’hui, il est coûteux de se former à un nouveau métier. Mais grâce aux outils numériques d'auto-diagnostic de compétences, il est possible de s’orienter plus facilement vers des formations adaptées. 

Nous pensons que chaque Français devrait avoir accès à une dotation de 10 000 euros pour effectuer sa réorientation professionnelle. Ce montant se justifie par l’ampleur des changements à venir dans les secteurs concernés par la transition écologique

En France, il existe des écoles de la Transition Écologique qui permettent de former les actifs aux nouveaux métiers verts. Il faudrait développer un réseau d’écoles locales.

Une interview réalisée en partenariat avec France Inter Écoutez la chronique Social Lab ici.

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