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LE BRIEF

Succès des coquelicots et "animaux cachés" dans les aliments : ce qu’il ne fallait pas manquer cette semaine

Au programme de l’actualité durable cette semaine : l'appel de 238 chercheurs en vue de transformer l'économie européenne, le succès monstre d'une pétition anti-glyphosate et des résidus d'animaux dans des produits de plusieurs grandes marques. 

Les citoyens veulent continuer à faire entendre leur voix. Dans le sillage de la marche pour le climat, qui a mobilisé le 8 septembre des dizaines des milliers de personnes dans les rues françaises, un appel au boycott massif a été lancé sur Facebook. L'objectif de cette opération : inviter le plus de monde possible à ne rien consommer auprès des grandes marques pendant la journée du 1er octobre, en vue de générer un impact économique suffisant pour peser à la fois sur "les entreprises afin qu'elles changement leurs stratégies" et sur "le gouvernement pour qu'il les oblige à le faire". L'action devrait ensuite être renouvelée le 1er novembre ainsi que le 1er décembre. A cette heure, 11 000 personnes se déclarent intéressées sur le groupe consacré à l'événement. 

En attendant peut-être de rencontrer un succès comparable à celui de l'appel des coquelicots. Alors que les députés ont de nouveau refusé le 15 septembre d'inscrire l'interdiction du glyphosate dans la loi, en dépit de l'engagement présidentiel de mettre un terme à l'utilisation de ce pesticide "au plus tard dans trois ans", la pétition lancée le 12 septembre a été signée par plus 170 000 personnes en l'espace d'une semaine. Ces dernières sont appelées à se rassembler le 5 octobre à travers la France pour demander l'interdiction totale de la substance. De son côté, le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, a annoncé que l'objectif de sortir du glyphosate d'ici trois ans serait tout de même tenu. 

Une économie axée (...) sur le bien-être humain et écologique

Peser sur les décideurs. C'est également ce qu'ont cherché à faire cette semaine quelque 238 universitaires en amont de la conférence "Post-Growth", qui s'est tenue du 18 au 20 septembre au Parlement européen sur le sujet de l'Europe post-croissance. Dans une tribune publiée dans The Guardian et Libération, ces derniers invitent l'UE à mettre en place quatre mesures, au rang desquelles la création dans chaque pays d’un ministère de la transition économique ou encore la transformation du pacte de stabilité et de croissance (PSC) en un "pacte de stabilité et de bien-être". En ligne de mire, la fin de la dépendance à la croissance et le développement d'une "nouvelle économie axée principalement sur le bien-être humain et écologique, (qui) peut offrir un avenir meilleur que celui qui dépend structurellement de la croissance économique".

Un peu de bœuf dans votre yaourt ? 

Une nouvelle enquête de l’ONG Foodwatch parue le 19 septembre révèle la présence de résidus  "d’animaux cachés" dans 12 produits alimentaires, parmi lesquels les Viennois au chocolat de Nestlé, l'Orangina rouge ou encore la glace Façon glacier, fraise et morceaux de meringue Carte d’Or. Au menu : de la gélatine de porc ou de bœuf, de la résine d'insectes mais également de la colle de poisson, dans le cas de certains vins. Foodwatch pointe par ailleurs le peu de transparence des marques sur la composition de leurs produits, dont certaines s'illustrent par le manque de précision dans le listage de leurs ingrédients, quand d'autres utilisent des termes peu lisibles pour les consommateurs. 

En marge de cette publication, l'ONG a lancé une pétition pour demander à Yoplait de mentionner clairement toute présence animale sur l’étiquetage.  

Démasqué ! Ce produit Yoplait contient du bœuf. Impossible de le savoir en lisant la liste d'ingrédients : l'industriel se contente d'inscrire "gélatine" sans préciser l'origine. Réclamez à Yoplait un étiquetage transparent : signez la pétition ! ?️https://t.co/Lrij96Xuzs pic.twitter.com/ETxhdWjPpW

— foodwatch France (@foodwatch_fr) 20 septembre 2018