L'explorateur Rémi Camus et son équipe durant l'expédition le long de la Loire pour dépolluer le fleuve.
©Rémi Camus
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Expédition en radeau pour nettoyer la Loire: quel bilan ?

Il y a deux semaines, Rémi Camus se lançait dans une expédition sur la Loire à bord d’une embarcation construite par ses soins. L’objectif : recueillir les déchets à la surface et sur les berges du dernier fleuve sauvage d’Europe, et sensibiliser à sa protection.

Pendant douze jours, assisté des photographes et vidéastes Valentin Lam et Adrien Cavagna, l’aventurier Rémi Camus a descendu la Loire pour la dépolluer, parcourant une vingtaine de kilomètres. Sur son radeau rudimentaire de 8m2, pouvant accueillir les déchets collectés mais aussi l’équipement nécessaire à celles et ceux que l’envie prendrait de passer une nuit en bivouac avec les trois voyageurs, l’équipage est arrivé à bon port le 19 juin dernier à Orléans.

La Loire, fleuve sauvage mais pollué

Aventurier et explorateur formé à la survie en milieu hostile, Rémi Camus a multiplié par le passé les expéditions en forme de défis physiques aux quatre coins du monde. Ici, pas de performance surhumaine ni d’exotisme : le vainqueur de "Wild, la course de survie", émission diffusée en 2018 sur M6, avait à cœur d’informer et de sensibiliser à la beauté de la Loire, tout en faisant œuvre utile en la débarrassant de sa pollution. Hautement symbolique, le choix du dernier fleuve sauvage d’Europe et plus long fleuve français comme théâtre de l’expédition est aussi stratégique, compte tenu de la physionomie du moyen de transport choisi. "La Loire est le seul fleuve français sur lequel il n’y a pas ou peu de navigation commerciale, on peut y croiser des embarcations légères comme des kayaks ou des canoés", rappelle Rémi Camus.

À chaud, le premier bilan que dresse l’explorateur n’est pas bon : c’est celui du volume de déchets présents dans les eaux et surtout aux abords du fleuve. "À première vue, les eaux de la Loire ne regorgent pas de déchets, note Rémi Camus. Seulement, dès que l’on s’arrête pour faire une pause et que l’on s’aventure un peu dans les terres, on en trouve énormément, qui ont été accumulés là au fil des crues", poursuit-il. Et l’habitant de Villefranche-sur-Saône de dérouler la liste des objets trouvés, de la télévision à la carcasse de voiture, en passant par le téléphone portable et les inévitables bouteilles en plastique. "Nous avons aussi vu qu’il y avait une concentration en déchets de plus en plus forte au fur et à mesure que l’on s’approchait de l’embouchure du fleuve", ajoute l’aventurier, soulignant la corrélation bien visible avec la concentration de la population.

Une expédition accessible à tous

Mais le second constat est plus positif : l’engouement suscité par l’initiative a été manifeste. Et mettre le lien humain au cœur de ce court périple était bien l’objectif premier de celui qui a descendu le Mékong et longé les quelque 2 650 kilomètres de côtes françaises à la nage. "Clairement, comparé à d’autres défis par le passé, celui-ci n’était pas insurmontable ; pour moi, c’étaient des vacances", ironise Rémi Camus. "Mais je voulais aller à la rencontre des gens, discuter, échanger, et aussi montrer qu’avec un peu de détermination, ce genre d’expédition était accessible à tous", conclut-il. Les citoyens sont nombreux à avoir répondu favorablement à son invitation, à l’image du comité d’accueil d’une trentaine de personnes présent à l’arrivée de l’équipage sur les quais d’Orléans. "À l’exception de deux nuits, nous avons toujours accueilli une personne à bord ou sur le bivouac", précise l’explorateur. Sans compter le soutien reçu par le biais des réseaux sociaux.

De retour sur la terre ferme, Rémi Camus espère que ce genre de démarches à petite échelle en inspirera d’autres pour faire changer les habitudes. "En matière d’écologie, les gens ne savent pas quoi faire devant l’immensité de la tâche", estime-t-il, avant de poursuivre : "Il faut leur montrer qu’un travail sur le long terme paie, de même que le fait de passer la bonne parole, ou de bien éduquer ses enfants aux bons gestes". L’occasion de prendre ici le problème à la racine : "Ne pas jeter ses déchets dans la nature".

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