©Patagonia/"Artifishal" - teaser
Culture

Patagonia dévoile un documentaire choc sur les ravages de l’aquaculture

Patagonia, marque spécialisée dans les vêtements de sport d’extérieur éco-conçus, a lancé le 28 mars une campagne européenne pour alerter des dangers de l’aquaculture. Elle vise à protéger les espèces marines sauvages, fortement menacées en Europe par les fermes d’élevage. Après une pétition à l’attention des gouvernements européens, un film-documentaire, produit par le fondateur de la marque, sera dévoilé le 24 avril.  

"Dénoncer les ravages de l’aquaculture et l’arrogance humaine" : telle est l’ambition du long métrage produit par Yvon Chouinard, fondateur de la marque Patagonia. Le film de 80 minutes, "polémique et pédagogique" appelé Artifishal, débarquera sur les écrans dès le 24 avril. Ce documentaire exclusif sera dévoilé en avant-première à cette date, lors d’un évènement à la Maison des Metallos dans le onzième arrondissement parisien.

Le film présente le sombre tableau infligé aux espèces de poissons sauvages victimes de l’Homme, tels que les saumons ou les truites arc-en-ciel. En cause, l'aquaculture et le "coût élevé (écologique, financier et culturel) de notre croyance erronée selon laquelle des solutions technologiques pourraient compenser la destruction d'un habitat". 

Le producteur et fondateur de la marque, Yvon Chouinard, nous rappelle que "les humains se sont toujours considérés comme supérieurs à la nature, et cela nous a valu beaucoup de problèmes. Nous pensons que nous pouvons contrôler la nature, mais c'est faux". 

À travers ce film, il nous révèle une enquête en eaux profondes au cœur des fermes d’élevage. De la Norvège à la Californie, Artifishal embarque ses spectateurs vers des rivières sauvages au milieu de paysages à couper le souffle, ternies par l’aquaculture qui détruit les habitats naturels de la biodiversité locale. On y voit notamment des cours d’eau tels que le Klamath, l'Elwha ou la Skykomish aux États-Unis, qui abritaient autrefois d’importantes populations de saumons et truites arc-en-ciel sauvages, aujourd’hui tombées à leur plus bas niveau historique.  

Mais au fait, qu’est-ce que l’aquaculture ?  

L’aquaculture - ou pisciculture - désigne l’élevage de poissons destinés à l’industrie alimentaire. Ces fermes dédiées utilisent des cages ou filets suspendus dans l’eau où les poissons sont stockés en abondance et nourris de manière artificielle jusqu’à atteindre une taille "commercialisable". Ces conditions d’élevage entraînent des maladies et la prolifération de parasites nécessitant des traitements aux produits chimiques. Les quelques poissons qui s’échappent de ces élevages menacent alors le reste de la faune encore sauvage. 

 Une pétition pour l'arrêt des fermes d’élevage 

La sortie de ce film choc est accompagnée d’une pétition, publiée le 28 mars dernier, toujours dans le cadre de cette campagne européenne portée par la marque Patagonia. Adressée aux gouvernements et aux membres des parlements islandais, norvégiens, écossais et irlandais, elle demande l’arrêt des fermes piscicoles en Europe. Pour l’heure, la pétition a recueilli près de 1500 signatures. 

Pour cette campagne, la marque d’équipements sportifs s’est associée à plusieurs organisations des pays européens concernés, engagées dans la préservation des saumons sauvages : North Atlantic Salmon Fund en Islande, Wild Salmon Alliance en Norvège, Salmon and Trout Conservation en Écosse et enfin, Salmon Watch pour l’Irlande. 

La campagne nous rappelle également que "la propagation de l’élevage devait préserver les espèces sauvages, mais à présent, elle tue les poissons autochtones et détruit leur habitat". Les pays concernés par la pétition comptent, par ailleurs, parmi les plus gros producteurs de saumons d’élevage : la Norvège, sur la plus haute marche du podium, produit chaque année 1,3 million de tonnes tandis que l’Ecosse se hisse à la deuxième place avec 190 000 tonnes, selon les chiffres de l'association North Atlantic Salmon Fund

La sortie du film "Artifishal" est prévue le 24 avril. Pour vous inscrire à la projection parisienne en avant-première, ça se passe ici, moyennant 5 euros de frais d'entrée qui seront reversés aux associations partenaires du projet. 

 En partenariat avec Patagonia.