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Culture

"Nous les arbres" : une exposition sur l'"intelligence" sensible des arbres

La Fondation Cartier pour l'art contemporain convie à une immersion originale dans "l'intelligence" des arbres: une exposition passionnante où écologie, à l'heure de la déforestation, et art contemporain épousent une même cause.

"Nous les arbres", exposition ouverte jusqu'au 10 novembre, illustre la collaboration entre sciences et arts, qui est une des marques de la Fondation.

Le message des botanistes, philosophes, artistes diffusé dans diverses vidéos au long de l'exposition est que les arbres ont plus de sensibilités que les humains, possèdent une "intelligence végétale" leur permettant de s'adapter aux défis du climat et du temps. Et aussi qu'ils ont une expérience plus longue que les humains puisqu'ils vivent depuis 385 millions d'années...

"Si nous définissons l'intelligence comme la capacité à résoudre un problème, alors les plantes et les arbres sont les plus intelligents", affirme dans une vidéo le biologiste Stefano Mancuso, fondateur du laboratoire international de neurobiologie des plantes. "Les plantes échangent des informations en quantité incroyable. (...) Elles échangent des informations sur l'état de l'environnement, la quantité d'eau dans les sols, la menace d'un danger comme une attaque d'insectes", affirme le savant italien.

Des artistes de communautés indigènes comme les Indiens d'Amazonie Yanomami exposent aux côtés de l'artiste brésilien Luiz Zerbini, dont l'oeuvre se déploie dans la salle principale : des tableaux colorés et exubérants où se mêlent luxuriance d'arbres entremêlés et urbanisme, autour d'une table-herbier parsemée de graines et de feuilles.

Le photographe brésilien Cassio Vasconcellos s'inspire de dessins des premiers explorateurs européens, plongeant dans le mystère enchevêtré de la forêt dans ses clichés retravaillés. L'américain George Leary Love en fait ressortir la beauté vue d'en haut, dans des couleurs incandescentes. Son compatriote Charles Gaines compose des silhouettes d'arbres à partir de centaines de carrés numérotés.

Le Brésilien Alex Cerveny montre l'interdépendance entre humains et arbres dans des compositions alliant les références bibliques et géographiques d'anciens documents portugais. Des ex-votos sculptés en bois, représentant des parties de corps et placés dans des églises en remerciement de leur guérison, témoignent de la profonde tradition religieuse brésilienne liée aux arbres.

Dans le jardin à l'arrière du bâtiment de verre construit par Jean Nouvel, l'exposition déploie des installations d'artistes amis de la nature comme Agnès Varda. L'artiste français Fabrice Hyber a conçu en plastique, bois, acier et peinture un chêne artificiel extraordinaire dont les feuilles revêtent les couleurs de la peau des êtres humains, pour évoquer une symbiose entre arbres et hommes.

Des fiches botaniques sont accessibles via des QR codes pour renseigner sur 24 essences d'arbres présentes dans le jardin.

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Avec AFP.