Derrière cette mesure s’inscrit la volonté de "s’assurer que les invendus de cette filière ne soient ni jetés, ni éliminés". Un engagement qui répond à la demande formulée par Emmaüs le 11 avril dernier : l’association préconise plus précisément l’adoption d’une loi qui obligerait les enseignes de la mode à donner leurs vêtements invendus à des associations. Notons qu’à l’heure où la production de vêtements ne cesse d’exploser (elle a doublé entre 2000 et 2014), près de 4 millions de tonnes de textiles neufs ou usagés sont jetés en Europe chaque année.
Interrogée par Novethic, Valérie Fayard, directrice générale adjointe d’Emmaüs, a indiqué que si pour l’instant, rien n’est précisé, il s’agit "d’une bonne nouvelle" : selon elle, "l’échéance de 2019 va permettre au gouvernement de lancer un état des lieux de la situation […]".
Difficile avec cette annonce de ne pas se souvenir du dernier scandale concernant l’enseigne H&M, qui à l’automne 2017 était accusée par une chaîne de télévision danoise de brûler des vêtements invendus – 60 tonnes de vêtements neufs, pour être précis. Le géant de la mode avait répondu dans un communiqué : "Pour H&M, envoyer des produits à l’incinération est très rare, cela arrive seulement quand ils ne respectent pas nos règles de sécurité, s’ils sont infestés de moisissures ou ne satisfont pas à nos exigences très strictes en matière de chimie".
Lutte contre le gaspillage et les déchets
Pour rappel, à travers sa "feuille de route pour une économie 100 % circulaire", le gouvernement a présenté le 23 avril 50 mesures pour mieux produire, mieux consommer, mieux gérer nos déchets et pour mobiliser les acteurs. L’objectif : "limiter le gaspillage et faire de nos déchets de nouvelles ressources".