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Un nouveau guide pour consommer du poisson durable

Quand 90% des stocks mondiaux de poissons sont surexploités, il y a urgence à modifier notre consommation. L’ONG britannique Marine Conservation Society publie son guide annuel pour nous aider à faire les bons choix au rayon poisson.

90 % des stocks mondiaux de poisson sont surexploités, à un degré plus ou moins grave. Ce chiffre choc est avancé par la Marine Conservation Society. La principale association britannique de protection des ressources marines publie en ce mois d’octobre la mise à jour annuelle de son "Good fish guide", un guide pour consommer du poisson de façon responsable. Il recense 158 espèces et les classe de 1 à 5. La note 1 (en vert) représente le meilleur choix, la note 5 (en rouge) désigne les espèces de poissons à éviter.

Une liste évolutive

"Faites le bon choix et réduisez votre impact — chaque achat compte !". Ainsi interpelle-t-on les consommateurs sur le site de l’ONG. Pour préserver les océans menacés, on peut prendre une décision radicale et ne plus manger de produits de la mer. Mais on peut opter pour une position intermédiaire : manger moins de poisson, en remplir son panier d’espèces qui ne sont pas en danger. Et c’est ici que ça se complique. Car il n’est pas facile d’être un consommateur responsable, au rayon poissonnerie. La liste des espèces dont les stocks ne sont pas surexploités évolue au fil du temps et selon les zones de pêche.

C’est pourquoi cette mise à jour annuelle et précise de la Marine Conservation Society est fort utile (à condition de lire l’anglais, puisque le guide n’est pas traduit…). D’autant qu’elle est disponible aussi sous forme d’application et qu’on pourra dégainer son Smartphone pour y voir clair chez le poissonnier. Il faudra bien lire les étiquettes et éventuellement demander des précisions au poissonnier. Et prendre bien gare aux confusions… Car le Good fish guide nous apprend par exemple que le saumon sauvage pêché en Alaska est dans le vert, tandis que le saumon pêché en Atlantique est à proscrire. Que le thon germon, appelé aussi thon blanc, de l’Atlantique Nord ou du Sud Pacifique est dans la liste des durables, mais que son cousin le thon rouge de Méditerranée est à oublier. De même, on peut se régaler d’un cabillaud de l’Atlantique, à condition qu’il soit pêché à la ligne, dans le Nord-Est de l’Atlantique (en Islande) et certifié MSC… Mais il faut éviter absolument le cabillaud de la mer Baltique ou même celui de l’Atlantique Nord-Est s’il n’est pas pêché à la ligne.

Gare aux méthodes de pêche

Pour l’association française Bloom, ce critère de la méthode de pêche est d’ailleurs le plus important, à l’heure de choisir son poisson. Pour Bloom, la "vraie urgence" consiste à orienter notre consommation vers les méthodes de pêche les plus vertueuses. Elles correspondent aux pratiques des artisans du secteur et on peut en découvrir la liste sur leur site : le senne sur banc libre (un grand filet vertical), la ligne de traine à la main (un hameçon ou un leurre, une ligne, une canne) ou le casier. A l’opposé, les méthodes de pêche dommageables sont celles de l’industrie. Il s’agit par exemple du chalut de fond (soit un filet en forme d’entonnoir, avec de grands panneaux métalliques, à cause duquel les poissons sont souvent écrasés et beaucoup d’espèces non désirées sont capturées, puis rejetées mortes à la mer). Et surtout de la pêche électrique, qui est le combat actuel de Bloom. Pour les soutenir, vous pouvez d’ailleurs signer une pétition "demandant au Président de la République Emmanuel Macron de défendre et d’engager pleinement la diplomatie française pour une interdiction totale de la pêche électrique en Europe".