"La dynamique du bio en restauration hors domicile ne connaît pas celle de la restauration à domicile", déplore l'Agence BIO dans une enquête publiée le 16 novembre dernier. L'Agence pour le développement et la promotion de l'agriculture biologique rappelle qu'à la suite des États Généraux de l’Alimentation, le gouvernement a inscrit dans la loi un objectif précis : "au plus tard le 1er janvier 2022, une part au moins égale, en valeur, à 20 % de produits bio ou issus d’une ferme en conversion sera comprise dans les repas servis dans les restaurants collectifs dont les personnes morales de droit public ont la charge".
L'Agence BIO constate toutefois qu'en 2018, la part des produits bio représente 1,4 % en valeur des achats alimentaires au sein de la restauration commerciale et 3 % en valeur au sein de la restauration collective. Interrogé par francetvinfo, Florent Guhl, directeur de l'Agence BIO, explique ce retard, dans 8 cas sur 10, par le prix : "Entre des yaourts non-bio et des yaourts bio à la cantine, le prix augmente de 20 à 25 %. (...) Les fournisseurs habituels tardent à se mettre au niveau sur cette question-là. On ne sait pas à qui s'adresser." La part des établissements de la restauration collective proposant des produits bio a malgré tout augmenté en 2018, son chiffre étant pour la première fois en hausse depuis 2012. Actuellement, proposent du bio : 79 % des établissements de la restauration scolaire, contre 58 % pour la restauration du travail et 34 % pour la restauration de la santé et du social.
Ces établissements servent le plus souvent en bio des fruits et des légumes frais ainsi que des produits laitiers. L'Agence BIO note plus globalement une progression "spectaculaire" du marché des produits bio en France depuis plusieurs années, précisant que le budget des Français consacré à la consommation à domicile de produits bio a bondi de 43 % entre 2015 et 2017.
