Pouvez-vous présenter "Lin et chanter bio" ?
L’association est née en 2013 à l’initiative de liniculteurs (producteurs de lin) désireux de valoriser leur production de lin produit en agriculture biologique. Il faut savoir qu’une fois produit, 80 à 85 % du lin est généralement envoyé en Asie afin d’être travaillé. Les liniculteurs trouvaient frustrant le fait de produire un lin en agriculture biologique, pour que ce dernier fasse au final le tour de la planète et revienne. Ils ont donc milité pour une délocalisation des étapes de transformation, sachant que ces étapes sont très nombreuses. Entre le champ de lin et votre chemise, vous avez entre 6 et 10 opérateurs. Donc à l’initiative d’agriculteurs, l’association a très vite regroupé un large panel de personnes liées à ces différents maillons de la transformation.
Pourquoi avoir fait le choix de défendre ces deux matières ?
Lorsque vous souhaitez acheter un vêtement, vous avez le choix entre du coton OGM, du coton bio qui a fait le tour de la planète ou du lin et du chanvre qui sont les seules fibres naturelles européennes. Donc si vous désirez opter pour du textile local qui n’a pas fait le tour de la planète, votre choix se portera forcément sur le lin ou le chanvre. L’idéal serait cependant d’avoir des fibres naturelles locales et bio par dessus tout. Sachant que la filière lin communique généralement beaucoup sur le côté naturel de cette matière, ce qui est tout à fait légitime puisque parmi les tissus, c’est celui-ci qui a le meilleur bilan environnemental.
Le lin c’est moins de 1 % du textile mondial, mais le lin bio, c’est moins de 1 % du lin, c’est-à-dire 0,01 % de la production mondiale, ce qui en fait une denrée très rare.
Il faut que ces matières continuent à se développer, mais elles ont beaucoup souffert de l'existence d'autres textiles comme le synthétique notamment. Le lin est très peu porté en Europe. Si vous faites un micro-trottoir dans la rue, on vous dira que ça se froisse, que ça s’apparente à un sac à patates, que ce n’est pas facile à porter, etc. Et le chanvre est très peu connu, à part quelques écolos bobos convaincus, personne ne connaît cette matière. Les deux sont pourtant des matières naturelles ayant de grandes vertus au niveau thermorégulation, transpiration, etc.
Vous travaillez donc en collaboration avec des marques éthiques, pourquoi est-ce important pour vous ?
Les marques éthiques ont principalement un problème d’approvisionnement. Si vous saviez nombre de personnes qui veulent lancer leur marque de vêtements et qui sont désireuses de trouver du chanvre français ou du tissu de lin viennent vers nous ! Le chanvre textile, il n’y en a pas, c’est vraiment de la recherche et du développement pour le moment. Pour le lin, il n’y en a qu’une très petite quantité. Le lin c’est moins de 1% du textile mondial, mais le lin bio, c’est moins de 1 % du lin, c’est-à-dire 0,01 % de la production mondiale, ce qui en fait une denrée très rare. Et les marques, petites comme grosses ont du mal à mettre la main sur cette matière première pour laquelle la demande est pour le moment plus forte que l’offre.
Si nous doublons chaque année la surface d’exploitation de lin biologique, cette surface est tellement minime que les résultats ne demeurent in fine que peu volumineux. Nous sommes à peine à 1000 hectares de lin biologique, alors qu’il y a 100 000 hectares de lin en France.
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