Le document censé définir l'action du gouvernement pour une alimentation saine et durable d'ici à 2030, issu de la Convention citoyenne sur le climat et de la loi Climat et résilience qui a suivi en 2021, devait être élaboré avant juillet 2023.
Le coût de l’inaction ne cesse de croître
"Chaque mois de retard accroît les coûts écologiques, sanitaires et sociaux de l'inaction. Mais vous avez aujourd'hui l'opportunité d'y remédier", affirment les associations dans une lettre signée par des dizaines d'associations de médecins, diététiciens, défenseurs de l'environnement, des animaux ou encore de lutte contre la pauvreté ou spécialisées dans l'alimentation durable (Société Française du Cancer, France Nature Environnement, WWF France, Réseau Action Climat, CIWF France, Secours Catholique, Générations Futures, Emmaüs, Bloom, CLCV...).
Selon elles, les précédents gouvernements "ont reculé face aux pressions de certains lobbies du secteur agroalimentaire" alors que trois ministères (Santé, Agriculture, Transition écologique) ont travaillé avec des centaines d'organisations et près de 4.000 contributions à la consultation publique lancée au printemps.
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Les associations accusent en particulier le prédécesseur de M. Lecornu, François Bayrou, d'avoir bloqué au dernier moment la publication de la Snanc au "mépris de la démocratie".
Un déni scientifique dénoncé
"La dernière version fuitée marque désormais un véritable déni scientifique. Le cabinet de l'ancien Premier ministre a dénaturé profondément la Snanc en supprimant toute référence à la +réduction+ ou à la +limitation+ de la consommation de viande, alors même que les ministères (...) s'étaient accordés sur des formulations consensuelles", rappellent-elles.
Ce recul s'ajoute à un précédent recul gouvernemental sur la publicité et le marketing des produits nocifs pour la santé, relèvent-elles.
"Inscrire dans la Snanc une trajectoire claire de réduction de la consommation de viande n'est pas une option (...) pour espérer atteindre les engagements climatiques". Et "sur le versant santé, 63% de la population dépasse les quantités maximales recommandées pour la charcuterie et 32% pour la viande rouge", note l'appel.
Avec AFP.