C’est au cœur d’une propriété isolée de 16 hectares à l’extérieur du village, achetée par ses parents il y a 40 ans, qu’Élodie a grandi. Après des études de commerce à Paris et un bref passage dans le monde du travail en banque et assurance, elle décide, avec son conjoint, de retourner sur les terres pyrénéennes où elle a grandi, à Gerde dans la vallée de Campan. "Enfants, avec mes frères et sœurs, nous fabriquions des cabanes ici, et nous rêvions de transformer le vieux pigeonnier en chambre. C’était utopique à l’époque", s’exclame Élodie en riant.
Élodie et son conjoint Yannick se sont fixé l’objectif de créer une chambre d’hôte insolite, pour permettre à leurs clients de se fondre dans la nature tout en préservant leur autonomie. Et le couple a décidé de tout faire lui-même ! Du bois coupé dans la forêt pour fabriquer les terrasses, jusqu’à l’ardoise du pays utilisée pour refaire les toits, tout est fait maison.
"C’est aussi un des avantages de la montagne, et de la campagne en général : la solidarité. Ici, quand quelqu’un fait sa maison, il y a toujours des copains qui viennent aider le week-end. On a pu compter sur notre famille et sur un réseau d’amis, dont beaucoup d’artisans, pour nous filer un coup de main. Et évidemment le fait d’avoir un conjoint charpentier-couvreur, ça aide !", lance-t-elle en riant.
Préserver le patrimoine naturel
L’amour d’Élodie et Yannick pour leur région natale les a naturellement poussés à réfléchir aux implications écologiques dans la création de leur gîte. "Il était évident pour nous de l’inscrire dans le paysage et la nature sans rien dégrader. La question ne s’est même pas posée, lorsque l’on habite un tel endroit, on veut forcément le protéger", affirme Élodie. Il n'est pas rare de voir défiler la faune locale, avec ses biches, chevreuils et autres renards.
Ce choix des hébergements souples nous a aussi facilité la vie en termes d’urbanisme, car nous ne sommes pas sur un terrain constructible"
Exit alors le béton et l’urbanisation, le couple a fait un choix radical : l’hébergement amovible. "Nous avons une exploitation saisonnière, de Pâques à la Toussaint, donc nous les retirons en hiver pour impacter le moins possible la nature. Ce choix des hébergements souples nous a aussi facilité la vie en termes d’urbanisme, car nous ne sommes pas sur un terrain constructible", détaille la jeune femme.
La bulle s’est elle aussi imposée comme une évidence. "On a un peu flashé dessus, on a trouvé le concept super parce que ce type de logement n’existait pas avant et il permet une expérience vraiment différente, à partir de 120 € la nuit. Dormir en pleine nature, comme à la belle étoile avec tout le confort et la protection d’une vraie chambre, c’est incroyable. La nuit, on ne voit plus du tout le plastique", assure-t-elle. Un luxe infini sur cette colline, au cœur de la Réserve internationale du ciel étoilé (RICE), qui offre de magnifiques détails de la voie lactée, sans parler de la nuit des étoiles filantes… Seul bémol, pour éviter l'effet étuve, la bulle est climatisée.
Le gîte est aussi équipé d’un tipi et d’une chambre dans le pigeonnier (seul hébergement en dur), qui vient d’être terminé. Il peut accueillir de 2 à 5 couchages. Le rêve est finalement devenu réalité.
Le couple a adopté une démarche écologique à titre privé, qui se retrouve dans leur activité professionnelle. Le Perchoir des Pyrénées n’utilise donc pas de produits phytosanitaires pour l’entretien de ces hébergements en pleine nature, tout est biodégradable. Les 16 hectares de propriété sont entretenus naturellement par les animaux de leur ferme familiale en autoproduction implantée sur le site. Les vacanciers sont d’ailleurs invités à aller batifoler avec les chevaux, chèvres, poules, chiens, ainsi qu’avec l’ânesse Séraphine – qui adore les friandises – au cours de leur séjour.
Viser l'autonomie
"Tout n’est pas encore parfait, on peut encore s’améliorer", admet Élodie. "Comme les hébergements ne sont pas très proches de la maison, nous avons mis en place des toilettes sèches. Elles sont à la fois pratiques pour les vacanciers et en accord avec nos valeurs. Bientôt, nous pourrons utiliser le compost que nous en tirons pour le mélanger avec le fumier de nos animaux et fertiliser notre petite exploitation". Mais pas de panique, la salle de bain de la maison est ouverte aux clients toute la journée et la soirée, pour se doucher et aller dans des toilettes classiques, reliées au tout-à-l’égout.
En termes de loisirs et de détente, le site propose un bain nordique, placé lui aussi en pleine nature, à équidistance de la maison et des différents hébergements insolites. "Il est entièrement chauffé au feu de bois, donc nous n’utilisons aucun produit chloré, ni oxygène actif ni brome, ce qui s’inscrit dans notre démarche et est aussi meilleur pour la peau", explique Élodie. Son coût : 8 € par personne. Et vous pouvez même l'utiliser la nuit !
Nous sommes en lien avec des producteurs locaux qui préparent leurs confitures au chaudron et avec l’apiculteur du village"
Pour le petit-déjeuner, inclus dans la réservation, tout est local, du pain pour les tartines en passant par les croissants, les confitures et le miel. "Nous sommes en lien avec des producteurs locaux qui préparent leurs confitures au chaudron et avec l’apiculteur du village", explique l’hôte des lieux. Le gîte propose même des compotes et des yaourts maison. Pour le reste de la journée, vous pourrez commander des paniers repars (planches de charcuterie et fromage à 11 € par personne), issus de l’épicerie/charcuterie du village, ou des plats de restaurateurs du village. Et si vous venez aux périodes froides, le couple vous propose même une option raclette sous les étoiles, pour 29 € à deux.
Une foule d'activités, hiver comme été
Et si vous arrivez à vous sortir de cette propriété cocooning, toutes les activités liées à la montagne s’offrent à vous : randonnées, VTT, parapente, grottes, rivières et sources cachées, avec bien sûr le Pic du Midi à visiter. En période hivernale, vous pouvez vous laisser tenter par la balade en chiens de traîneau, et l’été par la station thermale en contre-bas, à Bagnères-de-Bigorre.
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