Dans les cas les plus graves, la maladie du soda peut entraîner cirrhoses et cancers du foie.
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EDITO

Exit le "fast food", place au "fast good" !

La maladie du soda a fait le tour des médias cette semaine, et pour cause : 1 à 2 millions de Français souffriraient de cette maladie de la malbouffe selon les médecins, qui tirent la sonnette d’alarme. Et si en tant que "consomm’acteurs", nous changions enfin la donne ?

En France, 30 % de la population présenterait trop de graisse dans le foie. Le résultat de l’âge d’or des géants de la restauration rapide, de notre amour invétéré des simples, doubles, voire triples burgers, des sodas, des chips accompagnant le rosé à l’apéro et des sandwichs très gras, avalés sur le pouce au travail. D’ici quelques années, la maladie du soda ou cirrhose NASH (stétaose hépatique non alcoolique), liée à une alimentation trop riche en graisses et en sucres, pourrait devenir la première cause de greffes du foie devant l’hépatite C.

Face à ce constat alarmant, l’espoir est toutefois permis : cette malbouffe à l’américaine à laquelle nous n’avons cessé de succomber ces deux/trois dernières décennies – à tel point que le burger a même détrôné le jambon beurre en France –, laisse peu à peu place à la culture healthy ou du "manger sain", qui prend de l’ampleur au Canada comme aux Etats-Unis. Le vent tourne et c’est tant mieux, puisque nous avons tendance à suivre sa direction dans l’Hexagone. Preuve en est l’alimentation bio, qui explose dans le pays et dont les Etats-Unis ont été l’un des précurseurs.

Des bénéfices santé plébiscités

Les chiffres sont parlants : selon la première étude des éthiques alimentaires menée par l’Observatoire – société et consommation (Obsoco), 82 % des Français ont le sentiment d’être plus attentifs à leur alimentation qu’il y a trois ans. Interrogé par le magazine LSA Conso, le coprésident de l’Obsoco a indiqué : "La qualité est de plus en plus plébiscitée par les consommateurs. Ils souhaitent des aliments qui ne leur font pas de mal et qui leur donnent des bénéfices santé". Dans les grandes villes françaises, difficile désormais d’échapper aux cantines "veggie et healthy", des termes peu français encore une fois, mais qui ont l’avantage de recouvrir un engagement noble : celui de répondre à notre envie de manger mieux.

Et les Français ne font pas que suivre une tendance : dans leur quotidien, ils prennent de plus en plus en compte ce que leur révèlent les associations de consommateurs. Qui aurait encore envie de consommer ces "aliments qui empoisonnent", remplis de sucres, de graisses, d’additifs, de nitrites et de pesticides cachés, que 60 millions de consommateurs pointe du doigt ?

Si nous n’avons souvent pas d’autre choix que de manger vite, dans un quotidien pressé, nous voulons dès à présent manger vite et sain. Le "fast good" a toutes les cartes en main pour battre à plates coutures le "fast food". A bas la maladie du soda, c’est à nous, consomm’acteurs, de jouer !