Creusées dans la pierre, les maisons troglodytiques ont une isolation thermique optimale.
© Gîte de la Rochère
DESTINATIONS ENGAGÉES

Dormez au creux de la roche en Touraine

Le gîte de la Rochère, situé près des châteaux d'Amboise et de Chenonceau, propose un hébergement insolite, creusé à même la roche. Cette construction dite troglodyte est par essence écologique.

Dans le pays des châteaux de la Loire se trouve un habitat typique de la région, mais surtout atypique : les maisons troglodytiques. Jérôme et Marie-Aymée Vinerier, originaires de Touraine, ont décidé de remettre au goût du jour ces habitats ancestraux, creusés à même la roche. "Ma femme a elle-même grandi en troglodyte", précise Jérome d'entrée. "C’est un mode d’habitat qui peut rebuter car il est souvent vu comme sommaire, rustique… Il a longtemps été un habitat du pauvre parce qu’il ne nécessitait pas beaucoup d’aménagements", explique le propriétaire du gîte de la Rochère. Mais c’est aussi cela qui le rend naturellement écologique. En effet, le fait de creuser son habitation dans la pierre évite notamment d’avoir à utiliser des matériaux de construction, qui peuvent se révéler polluants. Toutefois, c’est surtout au niveau énergétique que l’écologie de la démarche troglodyte est la plus forte.

Un peu d'histoire... Ce type de construction est celui des premières civilisations humaines et l’on retrouve dans les plus anciennes, classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, des peintures rupestres d’une valeur historique et culturelle importante. Le troglodysme est présent sur tous les continents, avec une concentration particulière en Europe. Sur notre territoire, la tradition troglodyte est notamment prégnante en Dordogne, dans le val de Loire et en Provence. Les personnes vivant dans des habitations troglodytiques sont appelées des troglodytes.

Les gîtes de la Rochère peuvent accueillir 2 à 4 personnes.
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Une isolation thermique incomparable

Creusées dans les roches poreuses comme le calcaire ou le grès, les habitations troglodytiques offrent une régulation thermique optimale. "Les cavités proches de chez nous ont souvent été à usage viticole, mais elles se vident au fur et à mesure que les vignobles se concentrent et deviennent de plus en plus gros", explique Jérome. Les caves étaient notamment utilisées lors du processus de vinification, du fait de leur très bonne isolation. "Il fait autour de 13 ou 14° toute l’année… En ce moment avec la canicule, même la porte ouverte on ne dépasse jamais les 25° dans la maison !", ajoute-t-il. Ces habitations troglodytiques portent encore les traces de cet héritage viticole : certaines caves sont encore pourvues d’anciens pressoirs à raisin. "Nous avons conservé ce caractère historique dans nos gites, en gardant le pressoir mais aussi la cheminée, la cuve et la niche", se félicite Jérome.

Avant de devenir une salle à manger, cette niche servait à la fabrication du vin de Vouvray.
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Deux contraintes importantes

L’inconvénient : un fort taux d’humidité, issu de la pierre. Pour y remédier, deux solutions. "D’abord, il faut une bonne ventilation. Pour favoriser la circulation de l’air, nous avons fait construire des puits au fond de la cavité qui permet à l’air de ressortir sur les 8 mètres de hauteur de roche que nous avons au-dessus de la tête", détaille Jérôme. Ensuite, le chauffage au poêle à bois est un bon moyen d’assécher l’air en hiver, "et c’est une chaleur réconfortante", ajoute le troglodyte.

Le chauffage au poêle à bois permet d'assécher l'air humide de la maison.
© Gîte de la Rochère

L’autre contrainte de l’habitat troglodytique est la surface d’habitation assez limitée. En effet, plus l’on s’enfonce dans la roche, plus il fait humide et sombre, et moins l’aspiration de l’air est efficace. "Cela implique une disposition des pièces en enfilade pour rester au plus près de l’extérieur, et évidemment faire un étage est difficilement envisageable", précise-t-il. Toutefois, les trois gîtes peuvent tout de même accueillir 2 à 4 personnes chacun, sur une superficie de 45 à 50m2, à partir de 72 € la nuit. Chaque gîte est relié au réseau d’eau courante et d’électricité de la ville, et dispose d’une cuisine toute équipée. "Certains font le choix d’utiliser des toilettes sèches, mais nous avons choisi de ne pas le faire par commodité", admet Jérôme.

Les gîtes sont reliés au réseau d'eau courante et d'électricité de la ville.
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Autonomie et résilience

Le chauffage au bois permet aussi de retrouver en autonomie énergétique tout en ayant un impact moins important sur l’environnement, aspect important pour le couple de trentenaires, surtout depuis la naissance de leur premier enfant. "Nous avons l’espoir de retourner à une certaine forme d’indépendance et de sortir du mode de fonctionnement de notre société consumériste. Nous essayons de réduire notre empreinte écologique au quotidien grâce à ce mode d’habitation… Vu la tournure que prennent les choses au niveau climatique, on se dit qu’il y a un véritable intérêt à ne pas avoir besoin d’utiliser de l’énergie pour apporter du frais", analyse Jérôme.

Le couple se fait toujours un plaisir de raconter l’histoire de ces habitations à ses visiteurs, et les encourage à explorer la vallée de la Loire à travers des balades écologiques en canoë ou à vélo. "Pour ceux qui aiment le vin, nous recommandons notamment nos voisins viticulteurs qui utilisent encore des chevaux de traie, et pour la nourriture nous les dirigeons vers des producteurs locaux", ajoute Jérôme.

Même en pleine canicule, il ne fait pas plus de 25° dans ces maisons au coeur de la roche.
© Gîte de la Rochère

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