117, c’est le nombre d’associations à réclamer la publication de la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC), un texte qui aurait dû voir le jour en juillet 2023. Mais depuis, les remaniements successifs ont mis le dossier en pause. Parmi les signataires : des collectifs de patients, des médecins, des ONG environnementales et des représentants étudiants. La nomination récente de Sébastien Lecornu à Matignon a poussé les associations à relancer leur appel, espérant enfin débloquer la situation.
Une stratégie indispensable face à l'urgence sanitaire et climatique
La SNANC a pour ambition de proposer une vision cohérente des politiques alimentaires en France, en les alignant avec les impératifs de santé publique et de transition écologique. Ses axes structurants : améliorer la qualité nutritionnelle des aliments, lutter contre l’insécurité alimentaire, favoriser une agriculture durable et réduire les émissions liées au système agroalimentaire.
Pour les associations, le retard dans la publication du texte est lourd de conséquences. "Nous ne pouvons plus attendre", alerte l’un des signataires.
Un véritable déni scientifique
Le contenu même de la stratégie serait aujourd’hui menacé, selon les associations. Plusieurs d’entre elles dénoncent une interférence politique excessive qui affaiblit le texte initialement co-construit avec des experts de santé publique, des chercheurs et des acteurs de terrain.
"Il y a un véritable déni scientifique", déplore un collectif de médecins, estimant que les recommandations nutritionnelles, notamment sur la réduction de la consommation de produits ultra-transformés ou de viande, sont systématiquement écartées à mesure que le texte progresse dans les circuits gouvernementaux.
Une demande adressée au nouveau Premier ministre
Dans leur courrier adressé à Sébastien Lecornu, les associations demandent non seulement la publication immédiate de la stratégie, mais aussi l’assurance que ses recommandations ne seront pas vidées de leur substance. Elles appellent à "un acte politique fort" en faveur d’une alimentation plus juste, plus durable et accessible à tous.
Le Premier ministre, dont les premières prises de parole n’ont pas encore abordé ce dossier, est désormais attendu sur ce sujet. Les associations préviennent : si aucune réponse n’est apportée dans les prochaines semaines, une mobilisation plus large pourrait être envisagée.