Pour être certain de ce que l’on met dans son assiette, quoi de mieux que de cultiver soi-même ses aliments ? L’autonomie alimentaire à portée de main, c’est l’ambition de l’entreprise myfood et ses serres "connectées" clés-en-main. Que l’on vive en maison ou en appartement, que l’on ait un balcon, une terrasse ou un jardin, nul besoin d’avoir la main verte pour cultiver ses propres fruits et légumes.
Depuis 2015, cette entreprise alsacienne cofondée par Johan Nazaraly, Mattieu Urban et Mickaël Gandecki a déjà permis l’installation de plus de 300 serres dans quinze pays différents. "Ces trois associés, aux parcours de vie différents, se sont retrouvés lors de la COP 21. Trop de voyages professionnels lointains, des problèmes de santé, une prise de conscience sur les kilomètres parcourus par la moindre salade, le gaspillage de l’énergie, l’impact carbone et environnemental de la production alimentaire en général... Plusieurs paramètres ont fait naître l’idée de myfood, avec cette envie de profondément changer les systèmes d’alimentation à l’échelle de la société", résume Anne-Cécile de Joode, responsable marketing de l’entreprise.
L’innovation de ces serres ? Elles sont reliées à toute une communauté d’apprentis jardiniers. Chaque utilisateur a ainsi accès à une application, à des tutoriels vidéo, à une encyclopédie collaborative et à un réseau social pour échanger avec les membres de la "communauté" myfood - appelés les "Pionniers" -, ainsi que des agronomes professionnels. Son smartphone connecté à la serre, on peut alors suivre en temps réel ses plantations : contrôle de la température, du niveau d’eau, du pH des cultures... Le tout, assurant des rendements prospères. "C’est ma première année de jardinage, mais il faut dire que les résultats sont plutôt là. Nous avions par exemple tellement de salades que l’on en a donné aux voisins, à la famille, etc.", résume Olivier qui a installé sa serre il y a tout juste un an dans sa maison de Villeurbanne. Du jardinage à portée de main donc, que l’on ait la main verte, ou pas. "Je ne connaissais rien à l’agriculture, l’aquaponie, ou la permaculture. Cela fait maintenant deux ans que j’ai la serre dans mon jardin et je m’amuse beaucoup finalement. Surtout, cela m’a ouvert à un nouveau monde que je ne connaissais pas", affirme Charlie à Bruxelles. Puisqu’en effet, l’agriculture façon myfood n’est pas juste une agriculture classique...
Aquaponie et permaculture
Les plantations seront aussi cultivées suivant les grands préceptes de la permaculture et de l’aquaponie. C’est-à-dire d’une part dans le respect des écosystèmes et du vivant, sans produit chimique, et de l’autre sans arrosage quotidien et en circuit fermé. Les plantations sont reliées à un aquarium de poissons et vont bénéficier des matières organiques pour croître : les déjections des animaux aquatiques feront alors office de fertilisant pour les végétaux, évitant ainsi l’utilisation d’engrais issus de l’industrie. L’eau retombera ensuite dans l’aquarium, filtrée par les racines des plantes. Selon l’entreprise, ce système permet d’économiser jusqu’à 90 % d’eau par rapport aux techniques de jardinage classique.
80 % des besoins annuels familiaux
De quoi s’assurer "une autonomie complète", assure Aurélia, "pionnière" dijonnaise. Pour elle, outre l’indépendance qu’offre la serre connectée au quotidien, la communauté myfood compte aussi beaucoup : "Il s’agit d’une start-up française, innovante, avec une belle équipe... Tout cela donne envie d’y apporter son soutien. Il y a aussi cette notion de contribution à un bien commun".
Plusieurs modèles de serre sont disponibles selon les besoins et les contraintes des clients. Pour les citadins ou les foyers de peu de personnes, le modèle "City" permet de produire jusqu’à 100 kg par an, là où le modèle "Family" grimpe jusqu’à 400 kg. Cette serre de 22 m2 couvre jusqu’à 80 % des besoins alimentaires annuels d’une famille de quatre personnes, assure l’entreprise. Enfin, les premiers prix démarrent à partir de 66 euros par mois.
Trois questions à Anne-Cécile de Joode, Responsable marketing de myfood
- En quoi l’autonomie alimentaire représente plus que jamais un enjeu de taille aujourd’hui ?
Notre société actuelle et urbaine dépend d’une agriculture délocalisée et d’une distribution alimentaire conventionnelle. De plus en plus de citoyens commencent à s’interroger sur cette dépendance et sur un chemin possible vers l’autonomie alimentaire. À la Roche-sur-Yon par exemple, des citoyens se sont mobilisés en décembre 2020 pour sensibiliser la population locale sur des sujets comme "Que se passera-t-il en cas de crise du système ? S’il y a un blocage des transporteurs routiers, ou si nos infrastructures sont touchées par une cyberattaque ?"... Aujourd’hui en effet, notre système d’agriculture nourricière est situé très loin des populations à nourrir (essentiellement en ville). Que deviendrons-nous si notre approvisionnement de nourriture était interrompu ? Yves Cochet, ancien ministre de l’Ecologie, explique que Paris vit sur des hectares fantômes de production... Si demain l’approvisionnement de Rungis s’arrête, c’est toute la capitale qui pourrait souffrir de la faim.
Ce sont ces réflexions qui touchent de plus en plus de citoyens qui poussent certains d’entre eux à se diriger vers de nouvelles solutions pour se nourrir au quotidien. Se tourner vers les producteurs locaux, les AMAPs en font partie, mais certains réfléchissent même à produire leur propre alimentation. Malheureusement, tout le monde n’a pas le temps, l’envie, les compétences de devenir maraîcher à plein temps ! Et c’est là que notre solution prend tout son sens.
- Avez-vous observé un regain d’intérêt sur les questions d’autonomie alimentaire depuis le début de la crise sanitaire ?
En temps de crise comme cette année 2020, le questionnement des citoyens s’amplifie. Ils s’inquiètent sur les quantités disponibles, les tensions dans les circuits d’approvisionnement, mais aussi sur les qualités nutritives de leurs aliments, la façon dont ils ont été cultivés et leur provenance. En relocalisant une partie de son alimentation sur son toit ou dans son jardin, on fait déjà un grand pas en avant. Il est clair que notre concept a séduit beaucoup de Pionniers cette année. Nous avons doublé notre activité et notre chiffre d’affaire par rapport à l’an dernier. Et nous avons doublé notre nombre de serres installées depuis le lancement de myfood, juste sur l’année 2020...
- En termes de prix, de quelle manière l’investissement dans la serre est-il rentabilisé ?
Une serre se rentabilise en 5 ans environ, c’est-à-dire que passé ce délai, toute la récolte sera une économie réalisée sur son budget alimentation. Investir dans un outil de production à domicile est donc vraiment intéressant, encore plus si l’on mange déjà bio, puisque le retour sur investissement sera encore plus rapide.
Certains Pionniers rapportent même être submergés de tomates l’été et en distribuer à tous leurs voisins ! Et ceci après dès les six premiers mois de prise en main de la serre, sans avoir la main particulièrement verte.
Avec myfood.
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