"Oui pub" est un nouveau dispositif mis en place par l'ADEME.
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Après le "Stop pub", voici venu le "Oui pub"

“Oui pub”, un nouveau dispositif qui vise à réduire la quantité de prospectus dans les boîtes aux lettres, est expérimenté dans quinze collectivités françaises. Entretien avec Pierre Galio, chef du service consommation responsable à l’ADEME. 

“Oui pub” ou “Stop pub”, comment lutter contre les publicités invasives ? L’ADEME met en place dans quinze collectivités une expérimentation. Les prospectus ne seront distribués qu’aux personnes ayant apposé l’autocollant “Oui pub” sur leurs boîtes aux lettres. Pierre Galio, chef du service consommation responsable à l’ADEME revient sur les enjeux de ce nouveau dispositif. 

La publicité dans les boîtes aux lettres pose-t-elle problème ?

Les volumes d’imprimés publicitaires non adressés sont un problème de flux. En 2019, presque 900 000 tonnes de papiers ont été imprimés et diffusés. Il s’agit d’un volume considérable. Plus de 40% des Français jettent ces publicités sans y prêter attention. Nous rencontrons un vrai problème de gaspillage de papier. 

En quoi consiste l’expérimentation “Oui pub” ?

“Oui pub” est le système inverse du “Stop pub” qui visait à préciser que vous ne souhaitez pas recevoir de publicité. Ici, l’objectif est de ne pas diffuser d’imprimés sauf à ceux qui veulent les recevoir. Cela permet de mieux cibler la publicité et de réduire les flux d’imprimés. 

Nous avons pour objectif d’informer largement le public pour que ceux et celles qui le souhaitent puissent continuer à recevoir la publicité. Dans l’expérimentation en cours dans les quinze collectivités retenues, les concernés pourront alors informer leurs communes et obtenir des autocollants "Oui pub" à apposer sur leurs boîtes aux lettres. Il s’agit d’une expérience de trois ans. 

Est- ce que la réduction du flux de publicité a un impact sur l’emploi ?

L’emploi représente un enjeu. Une activité économique s’est construite autour de l’imprimé publicitaire. La distribution directe représente des emplois. À partir du moment où ces imprimés sont interdits sur les quinze territoires, les emplois de certaines personnes sont touchés. Il faut évaluer l’ensemble des impacts sociaux et économiques. Le ministère de l’Emploi va travailler à aider ces personnes dans le cadre de l’expérimentation et faire en sorte qu’il y ait des reclassements et des systèmes d’accompagnement à la perte d’emploi. 

Qu'en est-il de la publicité des collectivités ?

Les publicités des collectivités ont un statut à part. Le “Stop pub” et le “Oui pub” ne concernent que les informations commerciales. La communication politique ou religieuse est exclue du périmètre de ce que l’on considère comme des imprimés publicitaires. Parfois, certains journaux se prétendent d’information mais sont en fait des publicités, la limite est alors plus floue. 

Que peut-on faire en tant que citoyen, lorsque le “Stop pub” n’est pas respecté ?

Près de trois Français sur cinq sont équipés d’un “Stop pub” et certains continuent à recevoir des imprimés. La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire a imposé des pénalités financières en cas de non-respect. Il est possible de porter plainte. Il faut noter que globalement le taux d’apposition du “Stop pub” ne dépasse pas 20% avec de grandes variations entre les villes et la campagne. Nous allons continuer à expérimenter sur les deux volets, le “Stop pub” et le “Oui pub”. Mais, il est nécessaire que les annonceurs respectent plus la loi.

Est-ce que porter plainte est un moyen efficace de lutter contre cette publicité invasive ?

Ce sont des démarches qui visent avant tout à dénoncer. Il y a des associations, notamment à Strasbourg, qui portent plainte. Il s’agit plus d’un moyen de communiquer sur le non-respect des "Stop pub". Il existe un site internet pour que les usagers puissent signaler qu’ils ne souhaitent pas recevoir de publicité. Le distributeur peut ensuite référencer les adresses des concernés dans un fichier. Globalement, dans la grande distribution, on observe un respect du “Stop pub”. Les petits commerçants locaux ont tendance à distribuer largement leurs prospectus avec un respect du “Stop pub” variable. Il y a une pédagogie à mettre en place auprès des annonceurs.

Une interview réalisée en partenariat avec France Inter. Écoutez la chronique Social Lab ici

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